Censure

Le Pouvoir, le seul accessoire à la mode en Afrique

La démocratie africaine semble n’être qu’un élégant défilé de célébrations, où l’accessoire incontournable est le pouvoir présidentiel. Georges Weah, président sortant du Liberia, est acclamé non pas pour ses prouesses en éducation, santé ou électricité, mais pour avoir gentiment remis les clés de la Présidence à son tombeur. Comme si cela était une prouesse !

En Guinée, Alpha Condé, architecte d’un formidable programme économique, se retrouve catapulté du piédestal présidentiel à la fosse des mécontents pour avoir simplement voulu jouer une manche supplémentaire. Un « troisième mandat » par référendum, une faute de goût aux yeux de l’opposition, transformant un président -qui peut quand même bomber le torse d’avoir un bilan-, en paria politique.

Pendant ce temps au Sénégal, Macky Sall, tel un superhéros démocrate, renonce à une danse présidentielle supplémentaire, suscitant des acclamations non pas pour ses œuvres de développement, mais pour son élégant retrait du devant de la scène. La règle semble claire en Afrique : on est un président modèle tant qu’on quitte la piste du pouvoir, peu importe le bal des réalisations démocratiques et/ou économiques.

De nos jours, l’élite africaine semble avoir un seul amour véritable : le fauteuil présidentiel. Les applaudissements retentissent non pas pour les routes construites, les hôpitaux modernes érigés ou l’électricité déployée, mais pour l’acte ultime de décrocher son numéro présidentiel…

Le bien-être des populations est devenu comme une note de bas de page. Ce qui préoccupe, c’est : le pouvoir, toujours le pouvoir.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

 

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