Censure

Féguifoot. Devant l’histoire, les promoteurs d’un ‘‘consensus’’ illégal seront tenus comme seuls responsables du blocage actuel

Les blocages malheureux enregistrés lors de l’élection du Comité Exécutif (COMEX) de la Fédération Guinéenne de Football (FEFUIFOOT) constituent le point d’orgue d’une gestion hasardeuse du sport roi en Guinée, comme en témoigne la solution bancale prônée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, hors des statuts et règlements reconnus par la Fédération internationale de football association (FIFA).

Pour Lansana Béavogui, un « consensus » tiré sur la base d’on ne sait quels statuts est possible en dépit d’une violation évidente des textes connus, si sa fausse « solution » était validée. On se demande bien quel mauvais génie lui a suggéré une idée aussi saugrenue que d’ignorer allégrement, en présence des délégués de la FIFA (qui sont des témoins oculaires !), la décision de la Commission électorale de recours, régulièrement saisie par un des membres d’une liste concurrente (Ndlr : Ahmadou Abdoul Touré, membre de la liste d’Almamy Saïdou Sylla). Que personne ne vienne dire ici qu’il n’avait pas le droit d’exercer son recours…

En réalité, l’invalidation par la Commission électorale de recours de la liste du général Mathurin Bangoura a été ressentie comme un mini séisme, voire une humiliation par ceux-là mêmes qui faisaient la pluie et le beau temps dans la gestion du football guinéen.

Ces dernières années ont été les plus calamiteuses pour la Guinée, incapable qu’elle est depuis la construction du siège de la FEGUIFOOT à Téminétaye et les quelques miettes de matches de championnat, d’exhiber la moindre réalisation concrète portée par l’instance dirigeante du football guinéen. Aucun club n’a remporté le moindre trophée depuis le Horoya AC en 1978 (Coupe des vainqueurs de Coupe qui a fait suite au triplé du Hafia FC en 1972, 1975 et 1977), aucune équipe nationale séniors n’a réussi à gagner un match à élimination directe en phase finale de Coupe d’Afrique des nations (CAN) depuis Mathusalem, des miettes de victoires dans les compétitions africaines des clubs et on voudrait pavoiser. La question logique est celle-là : voudrait-on continuer à pousser vers la même direction ?

Le général Bangoura est allé jusqu’à affirmer publiquement qu’il impossible de faire quoi que ce soit dans le football guinéen sans les membres de sa liste pourtant invalidée par un organe juridictionnel indépendant, reconnu par la FIFA. Le même officier supérieur avait défié ouvertement, au sujet de la Ligue guinéenne de football (LGF) qu’il dirigeait, le Comité de normalisation (CONOR) mis en place par la même FIFA, avant d’être refroidi par le Tribunal arbitral du sport (TAS), ultime recours pour sa fameuse liste écartée de cette élection du COMEX.

Dans le fond, l’instance dirigeante du football mondial ne cherche qu’à s’assurer du respect des statuts et règlements, fondés sur l’éthique qu’elle prône dans le fonctionnement des associations sportives affiliées à elle, pour éviter des fléaux comme la corruption, le délit d’initié, le conflit d’intérêts, etc. Le football est un sport où on demande quand même aux athlètes de respecter les règles du fair-play pour ne pas sombrer dans la comédie !

Cette position affligeante (du général Bangoura) devrait donner à réfléchir sur la vraie source du blocage du processus électoral déjà engagé et sur lequel il est impossible de revenir.

A ce jour, trois (3) listes sont en compétition et le bon sens minimum, pour éviter des accusations d’ingérence dans les affaires du football,   est de respecter les règles établies et l’indépendance de la Commission électorale de recours. Toute autre voie serait aventureuse et irresponsable, surtout à quelques jours de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).

Dès lors, pourquoi ne pas discuter calmement avec les membres de la liste du général et leur faire comprendre que ce qui est impossible est impossible ? Et puisqu’il s’agit d’une inaptitude à être candidat au COMEX, pourquoi ce groupe ne voterait-il pas dans le sens qu’il souhaite étant donné que le processus électoral déjà entamé a retenu trois (3) listes définitives ? Quoi qu’il en soit, tenter de trouver des boucs émissaires n’est rien d’autre qu’une vaine tentative de noyer le poisson dans un lac  transparent. Ceux qui bloquent le processus sont bien connus : ce sont ceux-là mêmes qui boudent les travaux en ignorant la décision de la Commission électorale de recours.

« On ne peut pas se plaindre de ses propres turpitudes », disait un esprit bien éclairé. La plupart des acteurs habitués à ce genre d’élections savent pertinemment que l’histoire a prouvé que la FIFA sait avoir la main dure contre ceux qui aiment jouer aux ombres chinoises.

Source : L’Indépendant

Titre : Guinee7

 

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