Censure

Autonomisation. Le FAAEFF au secours des femmes sinistrées suite à l’incendie de Kaloum

Cent onze femmes et filles dont les activités économiques ont été impactées par l’incendie de Kaloum ont bénéficié de satisfécits et d’un chèque s’élevant à 333 millions de francs guinéens, mercredi 6 mars au siège du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables à Conakry.

Cette initiative portée par le Fonds d’Appui aux Activités Economiques des Femmes et Filles (FAAEFF) a permis à ces femmes, issues des quartiers tels que : Coronthie 1 et 2 et Almamya, d’être outillées sur « la gestion financière et l’esprit d’entreprise. »

La formation qui s’est déroulée du 26 mars au 6 février 2024 a été assurée par le cabinet K-Ozone, au compte du projet « WONTANARA ».

Vous êtes des femmes en fer

Virginie Touré, directrice générale du FAAEFF, a face aux femmes expliqué le pourquoi de ce projet WONTANARA : « Cette cérémonie de remise de satisfécits et de chèque, représente pour nous, plus qu’un moment privilégié qui célèbre vos réussites remarquables. C’est un témoignage de votre force, votre courage et de votre engagement pour réaliser vos rêves : vivre financièrement autonome pour faire battre le cœur de vos familles respectives. Le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, à travers le FAAEFF, est fier d’avoir pu accompagner chacune d’entre vous dans son parcours de reconstruction économique. Nous avons travaillé, main dans la main, pour vous outiller dans la gestion des revenus quotidiens et dans la gestion d’une entreprise grâce à l’expertise du Cabinet K-Ozone. Également, nous avons mis à votre disposition des ressources nécessaires en partenariat avec la microfinance Crédit Rural afin de relancer vos activités économiques. Votre volonté inébranlable de vivre financièrement autonome, reste et demeure notre source de motivation. Guinè wouré nan wöra (Vous êtes des femmes en fer) », a-t-elle scandé.

Avant de placer sa foi en ces dames qui selon elles, sont désormais prêtes à affronter la vie : « nous sommes convaincus que chacune d’entre vous, à partir d’aujourd’hui, saura mettre à profit les connaissances acquises et les recommandations faites par les formateurs, pour faire prospérer vos activités économiques. Nous comptons sur chacune d’entre vous pour inspirer d’autres femmes et filles de Kaloum ainsi que votre communauté. Remettre sur pieds vos activités et réussir à faire prospérer vos investissements, seront un exemple concret de l’impact positif du projet  Wontanara et de la solidarité des amis de la Guinée en vers votre cause. »

Enfin, elle a signalé qu’en contrepartie de ces fonds, ces femmes ont accepté :  » d’être formalisées à l’APIP pour être de vraies entrepreneures ; d’ouvrir des comptes et accepté que la gestion de ces comptes soient suivie. »

Vous démontrez que chaque obstacle peut être surmonté et que le cœur de Kaloum continue de battre

En prenant la parole, Gassim Soumah, maire de la commune de Kaloum a exprimé sa reconnaissance au ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables et au FAAEFF pour cette action réalisée au bénéfice des femmes de sa commune avant de s’adresser à ses dernières : « chères bénéficiaires, en acceptant de reconstruire vos activités économiques et de créer vos entreprises, vous démontrez que chaque obstacle peut être surmonté et que le cœur de Kaloum continue de battre. C’est pourquoi, en ma qualité de maire de la Commune de Kaloum, je m’engage à soutenir ces remarquables femmes dans leur parcours vers l’autonomisation économique. Nous devons travailler ensemble, en tant que communauté unie, pour relancer l’économie de notre commune. » 

Avant, on ne savait pas fructifier 2 francs en 5 francs

Mabinty Camara, porte-parole des femmes bénéficiaires n’a pas manqué de remercier le FAAEFF ainsi que toutes les autorités pour cet apport. « Hier, nous étions en détresse. Ce qui nous est arrivés et qui est arrivé à toute la Guinée nous a bouleversés à plus d’un titre. C’est dans ce cadre que Mme Touré (Directrice Générale du FAAEFF) est venue vers nous pour nous demander les raisons de notre détresse. Nous lui avons expliqué que nos maisons sont détruites, nous sommes laissées à la belle étoile, notre commerce est gâté… C’est ainsi qu’elle nous a promis de nous venir en aide. Cela nous a plu à plus d’un titre. D’où la création de ce projet dénommé Wontanara. Une manière de nous rassurer qu’on est ensemble et qu’ils ne vont pas nous abandonner. C’est dans cette optique qu’on s’est réunis pour suivre une formation. Avant, on ne savait pas fructifier 2 francs en 5 francs. Mais grâce à cette formation, nous avons appris beaucoup de choses. On ne dépense plus tout ce qu’on gagne. On a compris qu’il faut aussi faire des économies. Donc, nous remercions sincèrement cette dame pour son initiative. À travers elle, nous remercions également le président de la République pour son soutien en faveur des victimes de l’incendie de Coronthie », a-t-elle lancé.

Si vous n’existez pas l’Etat n’existe pas non plus

Présente à la cérémonie, M’mahawa Sylla, la gouverneure de la ville de Conakry, voit cette action comme un moyen concret d’autonomiser les femmes. « Les Guinéens ne savent pas que la Guinée ne peut pas fonctionner normalement si les femmes ne font pas le commerce. Vous pensez que vous n’êtes pas dans les pensées des autorités, mais sachez que si vous n’existez pas l’Etat n’existe pas non plus. L’État ce n’est pas que ceux qui sont assis dans les bureaux. C’est pourquoi l’Etat œuvre pour tout le monde ; que ce soit les marchandes ou les pêcheurs. Si c’était dans certains pays, vous serez toujours en train d’aller de manifestations en manifestations. Mais non, vous êtes restées calmes. Et cette résilience, c’est ce que l’état vous paie ainsi et cela va continuer. Au nom du président et de toute la population de Conakry, de vous remercier et de vous dire d’être patiente. De dire aussi au FAAEFF de ne pas arrêter ce qu’il a commencé comme ça parce que quand on montre aux femmes la gestion, elles ne vont jamais se tromper, car une seule femme prend soin d’une vingtaine de personnes… Donc au nom de la population de Conakry, j’encourage le FAAEFF à continuer dans cette lancée, car cela permet aux femmes d’avoir une certaine liberté financière qui fera qu’elles ne seront plus à la merci des gens », a-t-elle déclaré sous les ovations des bénéficiaires.

La vice gouverneure de la BCRG, Souadou Baldé, a apprécié la « résilience » de ces femmes et a réitéré que le gouvernement sera toujours avec elles.

Nous ne voulons plus que les femmes de Guinée soient à la traîne

Le secrétaire général du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Yassy Klonon Roger a traduit ce que le ministère compte concrètement faire en réalisant ces actions à travers le FAAEFF. « Vous savez dans la transition on a tout. L’intelligence, la manière de faire, mais ce qui manque c’est le financement. Or votre présence témoigne que vous allez nous aider à trouver le financement pour les belles initiatives que nous menons pour les femmes de Guinée. Nous ne voulons plus que les femmes de Guinée soient là à la traîne, nous voulons qu’elles soient également des entrepreneures ; qu’elles ne soient pas là à acheter seulement du riz aux gens, mais plutôt avoir aussi des boutiques de vente dans les quartiers. Comme ça, vous désengorgez les marchés pour faire en sorte que le prix puisse se stabiliser, pour qu’il y ait une manière diversifier de fixer les prix des denrées de première nécessité. Voilà le rôle qu’on veut que SAREMATI; WONTANARA et avec FAAEFF, jouent. C’est notre ambition et l’ambition du Général Mamadi Doumbouya », a-t-il expliqué.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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