Censure

‘‘Si quelqu’un a dit de gros mots, je pense que c’est de l’autre côté’’, estime l’avocat d’Aminata Conté

La journaliste Aminata Conté, citée dans un élément audio jugé obscène et le médecin qui l’aurait fait avorter restent en prison. Le juge de la première chambre de contrôle de l’instruction de la cour d’appel de Conakry a décidé, mercredi dernier, de transférer l’affaire à un collège de juges.

Au sortir de l’audience qui s’est déroulée à huis clos, Me Fodé Kaba Cherif a rappelé qu’ils ont ‘‘formé appel contre l’ordonnance qui a inculpé mademoiselle Aminata Conté. A la suite de notre appel, nous avions introduit une requête aux fins d’examen immédiat de la situation de mademoiselle Aminata Conté et du docteur qui sont incarcérés aujourd’hui à la maison centrale de manière provisoire. Nous avons été devant la première chambre de contrôle de l’instruction de la cour d’appel, où nous avons rencontré un magistrat devant lequel nous avions plaidé la cause de nos clients pour qu’ils puissent recouvrer leurs libertés. »

Avant de poursuivre : « le juge a décidé de se dessaisir de cette demande et de renvoyer la cause devant la formation collégiale. Tout seul, la loi lui permet de prendre tout seul une décision qui est d’ailleurs insusceptible de recours. Mais on ne sait pas pourquoi il n’a pas eu suffisamment de courage de se décider. Mais ce n’est que partie remise. Mademoiselle Aminata Conté et le médecin vont devoir patienter et passer quelques jours en détention. Cette détention pour nous, elle est arbitraire, illégale et injustifiée. Parce qu’au cours de cette audience, nous c’est l’ordonnance que nous avons attaquée. Mais de l’autre côté on nous dit que c’est au-delà de l’ordonnance. Ce qui est au-delà de l’ordonnance on ne nous le dit pas. Quand c’est comme ça, on se dit qu’il y a anguille sous roche. Et quand c’est comme ça, nous ne pouvons que nous en remettre à la volonté de la loi. Parce que pour nous, le droit sera dit. »

Pour lui, ce dossier cache des dessous : « normalement, si on doit poursuivre pour divulgation, production ou diffusion de cet audio, on l’a écouté cet audio. Si quelqu’un a dit de gros mots, je pense que c’est de l’autre côté. C’est du deux poids deux mesures. »

Il a affirmé qu' »il y a une prétendue partie civile qui serait l’ex garde des Sceaux. »

À rappeler que Aminata Conté est poursuivie pour « présomption grave de production, de diffusion, de mise à la disposition de données à caractère personnel pouvant atteindre la dignité humaine et aussi avortement et complicité », et le médecin pour avortement et complicité.

Un audio mettant en scène le désormais ancien ministre de la Justice et la journaliste était devenu viral sur les réseaux sociaux, il y a quelques jours.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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