Censure

Bah Oury : “La liberté de la presse ne veut pas dire une licence absolue pour insulter ou pour diffamer”

Selon Bah Oury, l’organe d’autorégulation des médias n’est pas une imposition du gouvernement guinéen. La mise en place de cet organe est d’ailleurs à ses yeux comme le médecin après la mort.

“Ce n’est pas une injonction, ce sont les responsables d’organes de presse qui ont estimé quand-même il y a eu de sérieux dérapages et qui ont préconisé un mécanisme d’autorégulation interne qui n’a rien à avoir avec la Haute autorité de la communication (HAC). Donc, ce n’est pas une injonction, ce n’est pas le gouvernement qui leur a dit coûte que coûte, il faut faire ça. Ils se sont engagés à faire une charte d’autorégulation”, a précisé le locataire du Palais de la colombe, ce lundi 27 mai, au CNT.

Pour lui, “la sanction est tombée le 21 mai et le 22 mai, je reçois la charte d’autorégulation. Donc ils ont joué au médecin après la mort. Nous leur avons tendu la main, j’ai pris la responsabilité d’engager ma crédibilité en pensant qu’à travers cela, qu’ils auraient compris la nécessité d’améliorer le processus de l’exercice du métier de journaliste dans le pays pour plusieurs raisons : Nous sommes dans un environnement fragile où nous avons vu ce que des médias ont pu commettre en Côte d’Ivoire lors des événements de 2009 à 2010 avec des presses extrêmement partisanes qui ont alimenté les graines de la haine et de la guerre civile. Nous avons vu ce que la radio 1000 collines a fait au Rwanda.

Nous ne pouvons pas nous permettre que dans un contexte de déstabilisation généralisée de l’Afrique de l’Ouest, qu’on laisse libre cours à des mécanismes susceptibles de remettre en cause les fondamentaux de la stabilité et de la sécurité nationale… C’est une question de responsabilité”.

“Si les responsables des organes de presse avaient le souci de leur responsabilité sociale en tant qu’investisseurs, responsables d’entreprises qui emploient des gens, ils devraient prendre en compte, je peux être mécontent mais derrière moi il y a des dizaines de pères de familles qui dépendent de l’entreprise. Donc ma responsabilité en tant que chef d’entreprise c’est de sauvegarder ce patrimoine. Mais si on en a cure. Chacun ne s’intéresse qu’à son propre égo, ne se pose pas la question mon action a-t-elle des conséquences sur la vie des milliers de gens ? Il va de soi que dans ce contexte c’est la jungle”, a-t-il ajouté.

Pour finir le premier ministre de la Transition, reste dans ces bottes, “mais si on peut se permettre de laisser n’importe comment et n’importe qui remettre en cause les fondamentaux sur lesquels la paix et la stabilité peuvent régner, en tout cas moi je ne le serais pas. Je serais radicalement opposé à toute dérive susceptible de remettre en cause cette stabilité. La liberté de la presse ne veut pas dire une licence absolue pour insulter ou pour diffamer”.

Bhoye Barry pour guinee7.com

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