Le livre Une enfance à Soloprimo de Thierno Mariama Baldé a été officiellement dédicacé ce jeudi 24 avril 2025 à Conakry, à l’occasion des 72 heures du livre. L’événement s’est tenu en présence de nombreux passionnés de littérature et de la famille de l’auteure.
Cet ouvrage de 112 pages, divisé en 13 chapitres, retrace le parcours poignant d’un jeune garçon nommé Alpha, originaire du quartier Soloprimo dans la commune de Ratoma à Conakry. Ce quartier qui a vu naître et grandir l’auteure elle-même sert de toile de fond à ce récit d’exil, d’espoir et de désillusion. Le roman est paru aux éditions L’Harmattan Guinée.
Selon le communiqué de presse accompagnant la sortie du livre, “Une enfance à Soloprimo” décrit la vie d’Alpha, un jeune rêveur confronté très tôt aux réalités brutales d’un système inégalitaire. Issu d’une famille polygame et défavorisée, il grandit dans un environnement où le manque et la précarité dictent les ambitions. C’est dans cette réalité qu’il se construit, avant de prendre la décision périlleuse d’emprunter la voie de la migration clandestine vers l’Europe.
Lors de la cérémonie de lancement, Thierno Mariama Baldé a déclaré : « Ce livre raconte l’histoire d’un jeune, un enfant de Soloprimo, qui symbolise à bien des égards celle de nombreux jeunes Guinéens issus de milieux défavorisés. Pris entre deux mondes – celui des riches et celui des pauvres – il tente de se frayer un chemin. Il finit par opter pour l’exil, traversant le Mali et l’Algérie, échouant, revenant, repartant. Dans ce périple, il perd peu à peu tout : son humanité, sa famille, ses amis. Une fois en Europe, il doit se reconstruire, réaliser qu’il est devenu un simple chiffre dans un système qui ne veut pas de lui. Et c’est là qu’il comprend qu’il était peut-être mieux en Guinée. »
L’auteure poursuit en soulignant la portée sociale et politique de son œuvre : « C’est un livre qui interroge, qui appelle à une prise de conscience collective. L’éducation doit être un droit accessible à tous, pour que les jeunes puissent s’épanouir chez eux et ne plus être contraints de partir au péril de leur vie. »
Thierno Mariama Baldé confie enfin que l’histoire d’Alpha est inspirée de faits réels : « C’est une histoire qu’on cache souvent, par honte. Pourtant, elle est celle de milliers de jeunes Guinéens. J’ai voulu la porter pour briser le silence, pour honorer la mémoire de ceux qui n’ont pas survécu à la traversée, et pour parler de la culpabilité de ceux qui ont réussi mais restent hantés. Ce récit, c’est un héritage qu’on m’a transmis et que je transmets à mon tour aux générations futures. »
Bhoye Barry pour guinee7.com