Laouratou Sangaré poursuit Harouna Yansané pour abandon d’enfants. Le dossier était devant le tribunal de première instance de Mafanco ce lundi 28 avril 2025.
Dame Laouratou reproche à son mari, avec lequel elle n’est pas officiellement divorcée, de s’être soustrait aux obligations sanitaires, alimentaires et éducatives de leurs trois enfants.
À la barre, Harouna Yansané a réfuté ses accusations : « Ce n’est pas vrai », dit-il.
Il est revenu sur la genèse de leur histoire. « J’ai épousé cette femme à la mosquée, il y a 20 ans de cela. Mais nous n’avons pas signé à la mairie. On vivait à Kissosso. On nous a chassé de trois logements à cause de son comportement. C’est ainsi que nous avons quitté pour aller à la Sig Madina. Elle a eu trois enfants pour moi. Quand je l’épousais, tout allait bien chez moi sur le plan financier. Je lui donnais tout ce qu’elle demandait. C’est ainsi que tous les enfants sont nés. Les enfants fréquentaient des écoles privées. Mais aujourd’hui, les choses ont changé. Même ma voiture n’est plus opérationnelle. Toutes les personnes qui nous connaissent peuvent témoigner », a-t-il relaté.
Avant de poursuivre sur un ton empreint regret : « Du fait que je n’avais plus de voiture, elle m’a tout refusé. Sa dépense n’a jamais manqué. Je m’efforçais pour cela. Je l’ai fait asseoir pour qu’on fasse des économies. J’ai retiré les enfants de l’école privée pour les envoyer dans une école publique. Elle s’est fâchée en disant que ses enfants n’iront pas dans une école de pauvres. Elle m’a saisi au collet pendant 4 h. Elle m’a blessé. Mais je ne l’ai pas touché. Tout le monde est intervenu sans succès… Le 24 décembre, elle est revenue à 9 h, et le 31 aussi. Je suis resté dans cette honte dans le foyer. Tout le monde avait su que c’était ma femme qui sortait et découchait ».
Selon le prévenu, le comportement de sa femme cachait une tout autre histoire : « Elle a vu un douanier nommé Abdoulaye; celui-ci avait une RAV4. Ce dernier lui avait promis de la faire intégrer l’armée. À cause de ce dernier, on est resté pendant 2 ans sans obligations matrimoniales. Elle était au salon et moi dans la chambre. Mes enfants n’ont jamais eu faim. Un jour, le douanier est venu s’arrêter devant chez l’ancien président, pour qu’ils sortent. Elle a dit qu’elle voulait aller au palais. Je lui ai dit que chez moi il n’y a pas de palais. Tout le monde est intervenu, elle a dit que même si on joignait le ciel à la terre, qu’elle allait partir. Je n’ai pas accepté… »
Une altercation de trop qui pousse Harouna à quitter la maison. « Elle a pris ses bagages et est partie chez sa tante. Sa tante m’a appelé, je lui ai dit de venir à la maison vu qu’il y a des témoins. Elle a encore pris ses bagages pour aller s’installer à Mamou. Deux mois plus tard, elle a pris aussi les dossiers des enfants de l’école publique à Conakry pour les envoyer à Mamou. J’ai dit à son frère que s’ils devaient mettre les enfants à l’école, de choisir une école publique, parce que je ne pouvais pas payer. »
« J’ai dit à son père et à sa mère. Personne ne lui a parlé. Mais j’ai compris que ces gens-là n’osaient pas. À un moment, j’ai voulu régler les choses. Mes parents ont passé 10 jours à Mamou. Elle a dit qu’elle ne voulait plus de moi. Ça trouvait que le douanier venait chez elle librement maintenant… Pendant une année, je versais 40 mille à l’enfant de ma tante qui est à Mamou. Et elle (Laouratou Sangaré) allait prendre ça. Après, elle a appelé mon papa pour dire qu’elle me retrouvait mes enfants. J’ai récupéré mes enfants. J’ai vendu ma voiture. J’ai acheté une télé, pour essayer de mettre mes enfants à l’aise », a laissé entendre monsieur Yansané.
Et d’ajouter : « Elle est restée derrière ce douanier, alors qu’elle ne savait pas que ce dernier n’avait ni diplôme ; ce dernier lui a fait porter la tenue. Elle allait partout avec lui. Au fur et à mesure, la hiérarchie du douanier a compris que ce dernier était tout le temps avec une femme. Le douanier, sachant qu’il pouvait être sanctionné, l’a abandonné. Comme elle a été rejetée par le monsieur, elle est venue récupérer mes enfants pour dire que chez moi on cuisinait qu’à 17 h et que ses enfants ne mangeaient pas à temps. »
Dans la même logique, il a révélé : « J’ai fait 6mois, quand je marchais dans la rue, les voitures et les motos me frôlaient. Je n’avais plus la tête tranquille. Vous savez que c’est difficile quand une femme que vous aimez beaucoup vous abandonne. »
Toujours dans le cadre de sa défense, monsieur Yansané a expliqué : « Quelques jours avant le Ramadan, j’ai acheté du jus, du sucre et un sac de riz. Je l’ai envoyé chez nous à Mamou pour qu’elle aille chercher. Le sac de riz là devait être partagé. Une part pour ma mère dont j’ai la charge et le reste pour mes enfants. J’ai même dit de mettre la nourriture pour mes enfants là-bas. Elle a dit aux enfants de ne pas aller chez nous, qu’ils allaient les empoisonner. Actuellement, les choses ne vont pas bien chez moi. Même avoir 20 mille francs, c’est compliqué. »
Avant de terminer par ce qui les a menés à ce stade : « c’est ainsi qu’elle a formulé une plainte contre moi à l’OPROGEM. »
Quant à la plaignante, elle a clairement dit ne pas être à la barre par rapport à sa vie privée, mais bien pour la prise en charge de leurs enfants. À cet effet, elle a aussi rapporté sa version des faits. Elle a démenti les propos de celui contre lequel elle porte plainte. « C’est lui qui m’a chassée avec les enfants. Il a fermé la porte pendant trois jours. Par colère, il a dit qu’il ne voulait pas de moi et de mes enfants. J’ai des témoins. Il a jeté les habits des enfants dehors. Ceux qui les ont pris peuvent en témoigner. C’est mon père qui a dit de prendre les enfants pour aller à Mamou. C’était fin décembre. En fin janvier, mon oncle l’a appelé. Mais il n’a pas voulu y aller. Comme à Mamou, on avait dit qu’il fallait les dossiers des enfants pour les admettre, c’est pourquoi je suis revenue à Conakry reprendre leurs dossiers », a-t-elle soutenu.
Avant de poursuivre son histoire en ces termes : « Une fois à Conakry, je suis allé le voir jusqu’à son lieu de travail à Bambeto. Pour lui dire de me donner la dépense des enfants. Il a dit non, d’aller me plaindre là où il me plaira. Les gens m’ont dit d’aller porter plainte à la gendarmerie, ma mère a dit non. Qu’elle allait faire de son mieux pour les enfants. Depuis 2021, c’est-à-dire 4 ans, il n’a dépensé les enfants que 3 mois. »
Elle a aussi dit : « J’étais à Labé, les gens me disaient que les enfants ne mangeaient pas à leur faim et que mes enfants n’allaient plus à la révision. Ce sont les enfants qui ont décidé de repartir chez nous. Moi, je n’ai pas dit aux enfants de repartir, parce qu’ils m’ont expliqué que leur tante commençait à les battre à 5 h.
C’est ainsi que j’ai porté plainte à l’OPROGEM. Là-bas aussi, il a dit qu’il ne prenait pas la dépense en charge, qu’il refusait. C’est ainsi qu’on nous a transférés à la justice.
Depuis l’intervention du juge, il n’a payé que du riz et un casier de petit jus ».
À la question de savoir si elle était au courant des problèmes financiers de son mari, elle a déclaré : « Ça va toujours chez lui, parce qu’il occupe toujours le même poste que quand on s’est connus. Il gagne en journée. Il avait trois voitures qui faisaient de longs voyages. Maintenant, je ne sais pas. Parce que lui, il est à Conakry et moi à Mamou. »
Elle a cependant reconnu: « il payait la dépense et faisait la prise en charge sanitaire. »
C’est à la suite de ces deux prises de parole que le juge a renvoyé l’affaire le 12 mai pour la comparution des témoins de la partie civile.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com