Censure

Vol de 21 milliards GNF : la défense dénonce la violation du droit des prévenus

Suite au braquage de 21 milliards de francs guinéens entre Kindia et Mamou, plusieurs présumés auteurs ont été arrêtés par les services de sécurité, selon le parquet du tribunal de première instance de Kaloum. Les heures qui ont suivi cette annonce, la direction générale de la police nationale a diffusé sur sa page Facebook des images d’un certain Thierno Moussa Diallo qui serait impliqué dans le vol de ses billets de banque.

Dans un communiqué, la défense de Thierno Moussa Diallo se dit consternée de voir son client exposé de la sorte lors de la remise simplifiée entre les autorités sierra-léonaises et guinéennes. Selon elle, c’est une attitude qui jette le “discrédit” sur son client.

“Suite à cette désignation, Monsieur Thierno Moussa DIALLO est jeté en pâture, écrabouillé par l’opinion publique comme le chef d’orchestre en violation du principe cardinal de la présomption d’innocence”, lit-on dans le communiqué signé par Me David Béavogui.

En guise d’exemple, la défense rappelle à l’opinion publique et aux acteurs de la chaîne pénale guinéenne les dispositions de l’article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ratifiée par la Guinée. Cet article stipule que : « toute personne suspectée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées ».

Dans le document, la défense dit avoir constaté avec peine à travers les images publiées sur les réseaux sociaux que monsieur Thieno Moussa DIALLO a fait l’objet de violence dans le but de lui extorquer des aveux.

C’est pourquoi elle “dénonce avec fermeté le refus de son accès à son client par les autorités judiciaires et enquêteurs alors que celui-ci est sous interrogatoire depuis plus de deux jours dans les locaux de la direction centrale de la police judiciaire ».

Par ailleurs, “la défense informe qu’un huissier de justice a déjà été requis à l’effet de constater ces différentes violations des droits de la défense et d’en dresser procès-verbal pour servir et valoir à l’avenir ce que de droit.” La défense exige son accès à son client et rejette dorénavant avec force tout procès-verbal issu des méthodes d’un autre âge.”

Bhoye Barry pour guinee7.com