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Football/African Youth Cup : « Révéler les talents africains sur leur propre terrain » (entretien)

Ibrahima Djouldé Diallo, directeur de Sosso Groupe et initiateur du tournoi de détection African Youth Cup, revient sur les ambitions de cette compétition qui entre dans sa quatrième édition. Pensée pour inverser les dynamiques classiques de recrutement en Europe, cette initiative vise à offrir une visibilité accrue aux jeunes talents africains en leur permettant de se dévoiler sur leur propre terrain. Dans cet entretien avec guinee7.com, il revient sur les défis surmontés, les évolutions et ses attentes pour l’édition 2025.

Vous êtes l’initiateur de l’African Youth Cup, un tournoi qui en est à sa quatrième édition. Pourquoi avoir lancé cette détection ?

C’est un projet que j’ai conçu en 2016, mais qui n’a pu voir le jour qu’en 2022, principalement en raison du manque de soutien et du fait que je ne résidais pas encore en Guinée. En revenant en 2022, j’ai décidé de lancer la première édition après avoir constaté que de nombreux jeunes talents guinéens partent en Europe, mais échouent souvent à s’imposer. Cela est souvent dû à des défis comme l’adaptation au climat, la barrière linguistique et le manque de confiance.

Nous nous sommes donc dit qu’au lieu d’envoyer ces joueurs en Europe pour des essais, il serait plus stratégique d’inverser la tendance en invitant les clubs européens à venir évaluer les talents directement en Guinée. Même si cela exige des moyens financiers importants pour couvrir les frais de déplacement et de séjour de ces clubs, cette approche permet aux joueurs de se présenter dans leur environnement habituel, sans pression. C’est de cette idée qu’est née l’African Youth Cup.

Cette quatrième édition marque un tournant. Quelles sont les avancées depuis les débuts ?

Cette année, nous avons réussi à convaincre des clubs de renom, comme le Dinamo Zagreb (Croatie), le Sheriff Tiraspol (Moldavie), Cruzeiro et Vasco de Gama (Brésil), ainsi que le RC Genk (Belgique) de participer. Ce n’était pas le cas lors des premières éditions, ce qui montre que notre projet gagne en crédibilité.

De plus, nous avons pu conclure un partenariat avec une chaîne de télévision très suivie, qui diffusera l’intégralité des matchs, ce qui était difficile à obtenir auparavant. Cela prouve que notre organisation est prise au sérieux et que nos équipes, tout comme nos joueurs, gagnent en maturité.

Vous êtes passé de 12 clubs lors de la troisième édition à 8 cette année. Pourquoi ce changement ?

Lors des deux premières éditions, nous avions 8 clubs. L’année dernière, nous avons augmenté à 12 pour répondre à la demande, avec 7 équipes guinéennes et 5 équipes étrangères. Cependant, nous avons remarqué que cette expansion avait parfois compromis la qualité des équipes.

En revenant à 8 clubs, nous nous concentrons sur la qualité plutôt que sur la quantité, en sélectionnant les meilleures équipes possibles. Cela nous permet de maintenir un haut niveau de compétition, ce qui est essentiel pour attirer des recruteurs de haut niveau.

Comment se déroulera cette édition et quelles sont les équipes en lice ?

Le tournoi se jouera en deux poules de 4 équipes. Les deux premiers de chaque poule se qualifieront pour les demi-finales, dont les vainqueurs s’affronteront en finale, tandis que les perdants joueront un match de classement.

Parmi les équipes attendues, nous avons deux clubs brésiliens (Vasco de Gama et Cruzeiro), deux clubs belges (FC Genk et Malines), le Sheriff Tiraspol (Moldavie), le Dinamo Zagreb (Croatie) et le FC Koper (Slovénie).

Pourquoi avoir choisi une majorité de clubs guinéens cette année ?

Initialement, nous avions prévu de sélectionner 5 équipes guinéennes et 3 étrangères. Cependant, après des observations lors de récents tournois, nous avons décidé de privilégier les équipes locales, comme l’Union de Dixinn, qui a terminé troisième l’année dernière et a montré une belle progression cette saison. Nous voulons valoriser le talent guinéen et offrir à ces jeunes la visibilité qu’ils méritent.

Enfin, quelles sont vos attentes pour cette édition ?

Notre principal objectif est de permettre à plus de joueurs de signer des contrats professionnels. Lors des trois premières éditions, neuf joueurs ont eu cette opportunité, dont six ont effectivement signé en pro. Avec cette quatrième édition, marquée par la maturité de certaines équipes et de nombreux joueurs, nous espérons dépasser ces chiffres et révéler encore plus de talents.

Thierno Abdoul Barry pour guinee7.com