À l’assemblée générale de son parti, le PEDN, tenue ce samedi 17 mai 2025, Lansana Kouyaté a abordé plusieurs enjeux majeurs liés au développement et à l’unité de la Guinée. Pour lui, les divisions héritées de l’époque coloniale et maintenues aujourd’hui continuent d’entraver le progrès national.
En évoquant la décentralisation en cours, le président du Parti de l’Espoir pour le développement national n’a pas manqué de souligner les limites du système actuel :
« Aujourd’hui, il y a une décentralisation (ministère de l’Administration du territoire), il y a les structures, on va jusqu’aux communes, jusqu’aux communes rurales, etc., etc. Mais la vérité est que ce n’est qu’une décentralisation qui ne touche pas le fond. Le fond, c’est quoi ? Il est plus facile de partager la richesse que de partager la pauvreté. Aujourd’hui, on partage la pauvreté. Parce que ceux qui sont à l’intérieur, quel est leur revenu, quels sont les potentiels ? Chacune de ces régions de Guinée a des potentiels. A-t-on fait les relevés ? »
Lansana Kouyaté a ensuite mis en avant la ligne directrice de son parti : « La trame du PEDN, c’est de tacler, de cibler tous ces problèmes qui ne sont pas usités aujourd’hui pour qu’à la base, il y ait la paix. Quand il y a la paix à la base, il y aura la paix au niveau national. »
Revenant sur la question de l’unité nationale, il a tenu à dénoncer les divisions créées par la colonisation, toujours présentes dans les mentalités : « L’Europe a colonisé le monde. Il n’y a que 5 pays qui n’ont pas été colonisés par l’Europe. Il n’y a qu’un seul en Afrique, et c’est le Libéria. Mais si nous voulons sortir, et c’est là un message très fort qu’il faut qu’on sache, arrêtons les injustices, arrêtons tout ce qu’il y a comme superfétatoire, c’est-à-dire léger par rapport à l’unité. Les noms, Haute Guinée, Basse Guinée, Guinée forestière, Moyenne Guinée, Guinée maritime. Tout cela est l’invention des colons. C’était en 1922, je crois, que les Français ont pensé que la Guinée était composée de ces régions-là, mais ça, c’est pas grave. Mais dire que ces Guinéens-là qui vivent dans chacune de ces régions pensent de la même façon, comme si l’unité de la nation était impossible, ça veut dire que Soussou, Baga, Mikiförè pensent la même chose. Peuls, quel que soit le type de Peul : Djalonké, Peul, qui sont au Fouta, pensent de la même façon, ont les mêmes structures mentales. La Haute-Guinée et la Basse-Guinée ont les mêmes structures mentales. Forêt ont les mêmes structures mentales. Vous pensez que c’est vrai ? Ça, ce sont des régions qui ont été créées sur du faux. Parce que c’est faux. L’unité de ce pays tient à des choses très simples aujourd’hui. »
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com
