En rouge et en colère. C’est l’image qu’ont donnée ce vendredi les agents de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), réunis en assemblée générale dans l’enceinte même de l’institution. Cette démonstration d’unité syndicale survient dans un climat social marqué par un dialogue au point mort avec la direction, et annonce une possible paralysie de l’organe central du système bancaire national.
Au cœur de la mobilisation, un ultimatum clair : si les autorités compétentes n’apportent pas de réponses jugées adéquates aux revendications exprimées, une grève générale sera déclenchée dès le début de la semaine prochaine. Cette perspective fait planer une ombre sérieuse sur la stabilité de la BCRG, bras armé de la politique monétaire du pays.
« Nous ne voulons pas de confrontation, mais nous n’accepterons plus l’indifférence », a laissé entendre un représentant syndical, dénonçant l’absence d’engagement concret de la direction à répondre aux préoccupations des travailleurs, notamment sur leurs conditions de travail et la reconnaissance de leurs droits.
Fait aggravant : au moment où la tension monte, le gouverneur de la Banque centrale, Karamo Kaba, est hors du pays. Une absence qui alimente le malaise au sein des agents, certains y voyant un signe d’évitement, d’autres un désintérêt regrettable à un moment crucial pour la cohésion de l’institution.
La BCRG entre ainsi dans une zone de fortes turbulences. Une grève dans cette institution stratégique pourrait avoir des répercussions bien au-delà de ses murs : retards dans les opérations interbancaires, perturbations des flux monétaires, et inquiétude sur les marchés. Face à l’imminence de la crise, une seule issue semble encore possible : un sursaut de responsabilité et l’ouverture immédiate de négociations franches.
Ibrahima S. Traore pour guinee7.com