Ce dimanche 25 mai, des centaines de citoyens venus des cinq quartiers de Coléah dans la commune de Matam ont participé à une marche de sensibilisation. Le cortège a quitté Coléah Domino pour le pont 8 Novembre, avant de revenir à la maison des jeunes de Coléah. À l’aller, les marcheurs ont emprunté la route Niger, et au retour, la corniche sud.
De blancs vêtus, les organisateurs de la marche ont, dans une ambiance joyeuse, sensibilisé les riverains à travers des slogans invitant au recensement.
Paul Moussa Diawara, parrain de l’évènement, a précisé que l’objectif est de sensibiliser : « Coleah doit occuper une position avant-gardiste dans le cadre de ce recensement », indique-t-il, mettant en avant le rôle que chaque citoyen doit jouer dans ce processus.
Il a par ailleurs invité chacun à se faire recenser et à encourager les autres à faire de même :
« Ce recensement est important. Il reste cinq jours. Ceux qui n’ont pas encore pu se recenser n’ont qu’à se faire recenser. Les pères de famille, mères de famille, dites à vos enfants ou prenez-les par la main et amenez-les se faire recenser pour qu’ils deviennent, à partir de maintenant, des citoyens à part entière. »
Car, selon lui, ce processus vise à remettre les pendules à l’heure :
« On est toujours en train de dire, depuis 10 ans, 15 ans, 20 ans, qu’on est à 6 millions d’habitants. Mais même les Guinéens qui sont au Sénégal et en Côte d’Ivoire dépassent 4 à 5 millions. Donc ça veut dire que, depuis 10 ans, 15 ans, il n’y a pas eu de naissance en Guinée ? C’est la même statistique ? Ce n’est pas possible. Cela n’est pas vrai. »
Enfin, il a souligné les dangers d’un recensement mal exécuté :
« Le développement, ce n’est pas un hasard. Le développement repose sur les statistiques. On ne peut pas envisager de réformes. On ne peut pas envisager la refondation. On ne peut pas envisager le développement sans connaître le nombre exact de la population. Car, si on continue à dire qu’on est 6 millions, même dans le cadre bilatéral et même multilatéral, on ne peut pas avoir l’aide nécessaire pour booster le développement que nous voulons. Parce qu’on ne peut pas donner 10 millions à une population, par exemple, de 6 millions d’habitants et donner les mêmes 10 millions de dollars à une population de 300 millions d’habitants au Nigéria. Ce n’est pas le même enjeu. C’est pourquoi il est important de connaître combien de Guinéens nous sommes. Cela permet de répartir les richesses, d’investir conformément aux statistiques des populations et de faire en sorte que personne ne soit laissé en compte. »
Abdoul Lory Sylla pour Guinee7.com