Censure

Guinée : le gouvernement face à une pénurie de ciments

Depuis plusieurs jours, une pénurie de ciments se fait ressentir à travers tout le pays. Un peu partout, les boutiques et magasins de vente de ciments sont vides ou presque : symbole d’une crise qui affecte considérablement les travaux dans de nombreux chantiers.

Face à l’urgence, le Premier ministre guinéen, Bah Oury tente de rassurer.
« Moi, je dois dire que d’un côté, c’est vrai, cette pénurie momentanée et conjoncturelle, je l’espère bien, est un indicateur que ce qui arrive à la Guinée est pour beaucoup d’investisseurs, beaucoup d’hommes et de femmes qui sont dans le monde, disons, du travail, qui les a surpris », a-t-il déclaré lors d’un point de presse mercredi 04 juin.

Le chef du gouvernement reconnaît que la hausse de la demande actuelle a été mal anticipée. « Les besoins ont été sous-estimés. Nous avons peut-être encore un regard tourné vers le rétroviseur et non pas un regard vers l’avant », a-t-il reconnu.

Cette pénurie persistante, certes, traduit selon le Premier ministre les transformations économiques en cours dans le pays. « L’économie de ce pays est en train de se transformer en profondeur. 6 et quelques pourcents, près de 7 % de taux de croissance pour 2024. Deux chiffres pour l’année prochaine. Si cette année, nous n’atteignons pas les deux chiffres, en 2026, nous serons… Nous serons à deux chiffres. Un niveau d’inflation avec le rebasement, c’est-à-dire en prenant en compte, disons, les indicateurs et les statistiques sur l’ensemble du territoire de 3 %. Cela veut dire que nous avons un taux d’endettement relativement modéré en nous comparant aux autres pays. Aux pays économiquement comparables et aux pays limitrophes. Ce sont des atouts majeurs. »

Bah Oury appelle à une adaptation rapide du secteur industriel face aux nouveaux défis. « Il faut que les gens se rendent compte que nous sommes dans une phase d’accélération du développement économique de la Guinée avec des nouveaux besoins qu’il faudra satisfaire. D’où la nécessité pour des industriels déjà installés d’investir pour développer de nouvelles capacités de production. Et s’ils n’y parviennent pas, il va de soi que d’autres unités industrielles dans le même secteur vont émerger. Donc nous sommes dans cette situation, qui est une vision positive du processus de changement qui est en train de s’inscrire dans la durée », a-t-il conclu.

Bhoye Barry pour guinee7.com