Censure

Fausse alerte sismique à Petit Simbaya : « Aucun habitant n’a senti de secousse », précise le chef de quartier

À la suite de rumeurs faisant état d’un séisme de magnitude 7 ayant frappé le quartier Petit Simbaya, en banlieue de Conakry, dans la soirée de mardi, une équipe de guinee7.com s’est rendue sur place pour vérifier l’authenticité de l’information.

Sur les réseaux sociaux, la nouvelle s’est très vite propagée, créant la panique. Pourtant, sur le terrain, l’atmosphère est bien différente : aucun signe de chaos, aucune trace visible de catastrophe naturelle.

À notre arrivée, nous sommes accueillis par le chef de quartier, Souleymane Sylla. Il nous guide à travers les ruelles, soucieux de rétablir les faits. Première halte : une cour où un pan de mur s’est effondré dans la nuit. C’est à partir de cet incident que la rumeur aurait pris naissance. « Franchement, je suis étonné. Il y a ici un passage d’eau qui, par le passé, a déjà causé des dégâts. Cette fois encore, une forte pluie accompagnée de vent violent a fait tomber un mur. Je n’étais pas sur place au moment des faits, mais selon les informations reçues, la chute du mur a provoqué un grand bruit. Certains ont alors pensé à un séisme. Premièrement, personne ici n’a ressenti de secousse. Deuxièmement, si c’était vraiment un tremblement de terre, pensez-vous qu’un seul mur serait tombé ? Tous les autres bâtiments sont encore debout », a-t-il fait remarquer sur un ton calme mais déterminé.

Dans son élan de dissiper toute confusion, Souleymane Sylla a tenu à accompagner les journalistes sur les lieux. « Je ne suis pas spécialiste en sismologie, mais d’après les témoignages recueillis, aucun habitant n’a senti de secousse. Mon propre secrétaire, par exemple, a dormi paisiblement toute la nuit. Ce n’est qu’au matin qu’il a appris la chute du mur. Peut-on vraiment parler de tremblement de terre dans ces conditions ? Je veux adresser un message à toute la Guinée, pas seulement à Petit Simbaya. J’ai même reçu un appel d’un étudiant vivant au Canada, inquiet de cette rumeur. Pourtant, ici, la vie suit son cours. Si un vrai séisme de cette magnitude s’était produit, les conséquences auraient été bien plus graves. »

Nous poursuivons la visite vers une autre zone du quartier, également mentionnée dans certains témoignages. Là encore, aucun dégât apparent. Les murs sont intacts, les habitations debout. Une habitante évoque avoir entendu un bruit dans la nuit, mais écarte l’hypothèse d’une secousse.
« Certains ont dit y avoir ressenti un mouvement. Mais, vous l’avez vu avec moi : aucun mur fissuré, aucun bâtiment endommagé. Une dame nous a confié s’être réveillée à cause d’un bruit, mais elle ne confirme pas qu’il s’agissait d’un tremblement de terre. Je ne peux pas affirmer qu’il y en a eu. »

Non loin de là, près d’un kiosque, un jeune homme raconte avoir vu des poteaux électriques trembler légèrement aux alentours de 2 heures du matin. Un détail isolé, insuffisant pour conclure à un phénomène sismique.

Avant de conclure sa tournée, le chef de quartier lance un message à la fois préventif et citoyen : « Je prie Allah de nous épargner d’un tremblement de terre. Ensuite, j’invite l’État à prendre des mesures contre la multiplication des forages dans les quartiers de Conakry. D’après certains spécialistes, cela pourrait poser un problème à long terme. Mais pour l’instant, dans mon quartier, après vérification, je ne peux confirmer aucun séisme. »

À Petit Simbaya, aucun indice ne vient confirmer l’hypothèse d’un tremblement de terre. Ce mercredi, le bruit d’un mur qui s’effondre dans la nuit semble avoir résonné bien au-delà de la réalité. La peur s’est propagée, mais elle s’est heurtée, sur le terrain, à l’évidence de la stabilité.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com