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Industries culturelles : vers la mise en place d’une stratégie nationale pour réveiller le potentiel guinéen

Le Centre Culturel Franco-Guinéen a accueilli ce jeudi l’ouverture d’un important cycle de concertations rassemblant les forces vives du secteur culturel. Une initiative lancée pour poser les jalons d’une stratégie nationale dédiée aux industries culturelles et créatives (ICC), dans l’optique de faire de la culture un levier de transformation pour la Guinée.

Prévue pour une semaine, cette table ronde vise à bâtir une vision concertée de l’avenir des ICC. Représentant le ministère de la Culture, le chef de cabinet Thierno Hamidou Bah a souligné la portée  de ce rendez-vous. « Cette journée de concertation est une étape clé. Elle vise à structurer un cadre cohérent pour faire des ICC un véritable moteur de développement culturel et économique », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’un engagement collectif.

Même son de cloche chez Mamadou Adama Bilia Bah, directeur général des Industries culturelles et créatives, qui voit dans les ICC, un pilier stratégique. « Nous devons fédérer les acteurs et construire une vision commune pour les années à venir. Cette mission ne peut être accomplie qu’en impliquant tous les segments du secteur, dans une logique d’inclusion et de structuration », a-t-il expliqué.

Il rappelle que la Guinée, autrefois à l’avant-garde en matière de production artistique, dispose d’importants atouts à mettre en valeur. « La Guinée a été pionnière dans le domaine culturel à bien des égards. Il est temps de renouer avec cette ambition et de projeter notre secteur dans une nouvelle ère », a-t-il ajouté.

Un secteur à repenser face aux enjeux contemporains

Les intervenants ont insisté sur l’urgence de moderniser les approches culturelles pour répondre aux bouleversements actuels comme la montée en puissance du numérique, la révolution de l’intelligence artificielle et l’évolution des habitudes de consommation. « Nous ne pouvons plus fonctionner avec les méthodes d’il y a vingt ans. La technologie, les outils numériques, les nouvelles formes de médiation doivent être maîtrisées. La formation, la montée en compétences et l’accès aux outils sont essentiels », a martelé Thierno Hamidou Bah.

Un message clair : sans environnement structurant et sans outils adéquats, les ambitions resteront lettre morte. D’où la volonté affichée de professionnaliser le secteur, de renforcer les capacités et de donner un cadre solide aux initiatives culturelles locales.

Une vision partagée à construire

La table ronde vise à déboucher sur une feuille de route concrète, inclusive et adaptée aux réalités du terrain. Les premières discussions ont permis de mettre en lumière les priorités : appui à la création, amélioration de la diffusion, financement, formation, gouvernance et coopération régionale.

Le ministère s’engage à accompagner chaque étape avec rigueur. « Il ne s’agit pas d’une réunion de plus. Nous voulons des résultats concrets, mesurables et durables. Il y va de la crédibilité de l’action publique et de la confiance entre les institutions et les acteurs culturels », a affirmé Thierno Hamidou Bah.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com