L’enlèvement de Me Mohamed Traoré par des hommes encagoulés samedi dernier continue de défrayer la chronique. Le gouvernement guinéen, jusque-là muet, a brisé le silence sur ce énième cas d’enlèvement suivi de violence.
Sur le plateau de la télévision nationale, jeudi soir, le premier ministre, Bah Oury, a dénoncé un acte qui vise à discréditer les institutions du pays.
“Le président de la République, tout comme l’ensemble des membres du gouvernement, est profondément choqué et indigné par les violences subies par Me Traoré. Au-delà de l’atteinte physique et morale à sa personne, c’est l’image même de la République qui est entachée. Ces actes sont inacceptables et visent à discréditer notre pays et ses institutions », a fulminé Bah Oury.
Le chef du gouvernement guinéen regrette que : “ces agissements remettent en question les efforts que nous déployons depuis plusieurs années pour bâtir un État de droit respectueux des droits humains.”
Selon Bah Oury : “La paix, le dialogue et la réconciliation ont toujours été au cœur de la gouvernance du général Doumbouya. Les assises nationales, les dialogues interguinéens, les décisions de justice pour rompre avec l’impunité sont les preuves de notre engagement en faveur d’une société apaisée.”
Bah Oury prévient : “Nous ne permettrons pas à des forces rétrogrades de compromettre cette trajectoire.”
Par ailleurs, le chef du gouvernement a fait savoir qu’il a rencontré plusieurs représentants de la corporation des avocats après ce kidnapping. “Ce que je leur ai dit, c’est qu’avant d’adopter des positions extrêmes, il est important d’épuiser toutes les voies de recours institutionnelles. Parfois, la colère ou la frustration peut conduire à des décisions regrettables. Mais avec le recul, la raison revient. J’espère que très vite, nous pourrons retrouver un climat d’apaisement”, a-t-il raconté.
Pour finir, Bah Oury estime qu’il “est essentiel pour chacun – acteurs politiques, société civile, citoyens – de tourner définitivement la page de la violence. Certains regrettent peut-être une époque révolue, mais notre cap est clair : la Guinée doit avancer vers la démocratie, la justice et la stabilité. »
Bhoye Barry pour guinee7.com