Censure

« Zéro Kush » d’ici 2026 : le cheval de bataille de l’IIFPIDCA

À l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, l’Institut itinérant de formation et de prévention intégrée contre la drogue et autres conduites addictives (IIFPIDCA) a organisé une journée portes ouvertes à son siège. Un moment d’échange et de sensibilisation marqué par la présence des autorités de la gendarmerie, de la police, ainsi que de la société civile.

Une campagne autour d’un fléau grandissant

Dr Thierno Bah, directeur général de l’IIFPIDCA, a justifié l’organisation de cette journée par la nécessité de faire front face à la montée en flèche de la consommation de la drogue en Guinée : « Dans un contexte marqué par l’apparition de nouvelles drogues dans notre pays, qui fait des ravages, qui fait pleurer des familles, des jeunes, l’objectif assigné à cette journée portes ouvertes consiste à sensibiliser la population aux risques sanitaires et sociaux liés à la consommation de drogues. »

Il a insisté sur l’importance de politiques fondées sur des données scientifiques, la réinsertion des personnes dépendantes, et le renforcement de la coopération internationale, notamment avec des pays voisins également touchés, comme la Sierra Leone ou le Liberia.

Il a annoncé par ailleurs la tenue, mardi prochain, d’une réunion de crise sur la drogue Kush, à l’initiative du Président de la République. « Il y a eu beaucoup de morts. Voilà les acteurs aujourd’hui, nous allons trouver une solution par rapport à ça », a-t-il affirmé.

« Zéro Kush d’ici 2026 »

Prenant la parole, le colonel Mohamed Lamine Simakan, secrétaire général à la présidence chargé des services spéciaux et de la lutte contre la drogue, a dressé un tableau alarmant : « Nous restons très préoccupés par la consommation abusive des drogues par les jeunes dans les quartiers, ainsi que les milieux festifs et récréatifs. »

Il a listé des substances de plus en plus accessibles et dangereuses : cannabis, cocaïne, crack, tramadol, Valium, néocodion, protoxyde d’azote… sans oublier la drogue Kush, redevenue une menace majeure. « D’ici le 26 de l’année 2026, nous comptons faire zéro Kush dans notre pays. »

Il a souligné l’engagement de ses services dans la répression mais aussi dans la prévention, en appelant à une mobilisation générale et à une aide internationale accrue.

La société civile mobilisée

Représentant l’ONG Génération sans tabac, Ibrahima Sory Cissé a appelé à la responsabilisation collective : « Il ne s’agit pas seulement de faire des discours, mais il faut que la loi soit appliquée contre ceux-là qui vendent la drogue et contre ceux-là qui consomment la drogue. »

Il a plaidé pour une stricte application des conventions internationales ratifiées par la Guinée, et pour un soutien plus fort à l’action des structures nationales, en réaffirmant la volonté de son ONG d’appuyer l’IIFPIDCA dans cette lutte.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com