Inquiètes face à l’ampleur des dégâts causés par la drogue Kush dans la région de Conakry, les autorités guinéennes et plusieurs acteurs de la société civile ont tenu une réunion stratégique d’urgence, à l’initiative de l’Institut itinérant de formation et de prévention contre la drogue.
Sous l’égide de la gouverneure de la ville de Conakry, le général à la retraite M’Mahawa Sylla, la rencontre a regroupé des représentants des ministères de l’Information et de la Santé, les présidents des délégations spéciales des communes, des médecins, ainsi que des responsables des services de sécurité.
Dès l’ouverture, le Dr Thierno Bah, directeur général de l’institut organisateur, a donné le ton : « Nous sommes réunis ici ce matin dans le cadre d’une réunion d’urgence au regard de la recrudescence des décès liés à la consommation et l’usage de la drogue Kush. [Il faut] élaborer une stratégie commune de lutte contre ce fléau en apportant une pièce ou une piste de solution afin de venir à bout de ce fléau et par ricochet des autres drogues. »
Il alerte sur la gravité du phénomène : « Cette drogue est fabriquée à base de Nitagen ou de produits chimiques inconnus. » Et il ajoute : « L’heure n’est pas au discours, mais plutôt aux actions concrètes. »
À son tour, la gouverneure M’Mahawa Sylla a rappelé l’engagement des autorités : « Le CNRD, sous le leadership du général Mamadi Doumbouya, a mis dans son programme prioritaire la protection de la jeunesse et des femmes. Le gouvernorat et les 13 communes sont disposés à accompagner de telles initiatives. »
Le colonel Mohamed Lamine Simakan, secrétaire général à la présidence chargé de la lutte contre la drogue, a quant à lui déclaré : « La drogue détruit le corps et l’esprit. Elle n’est pas une fatalité, mais nous devons agir. »
« Il est essentiel aussi de dire que la drogue n’est pas une fatalité. Il est possible de dire non à la drogue. C’est pourquoi nous, les forces de défense et de sécurité, avons pris l’initiative à la sortie de cette salle de ne plus nous asseoir et de croiser les mains ou de nous asseoir dans les bureaux à réfléchir et penser à comment réagir. Mais de passer à l’action, de déclarer, vers ces trafiquants, ces dealers, ces revendeurs, ces consommateurs, que nous déclarons la guerre pour dire non au Kush et à toute forme de drogue sur notre territoire », martèle le secrétaire général à la présidence chargé de la lutte contre la drogue.
Enfin, Ibrahima Sory Cissé, responsable de l’ONG Génération sans tabac, a plaidé pour une mobilisation nationale autour de la prévention : « Il faudrait une sensibilisation effective de toute la population. La prévention est très importante. »
Les participants se sont accordé sur l’urgence de bâtir une stratégie commune, alliant répression, prévention et actions sociales, afin d’endiguer la menace croissante que représente la drogue Kush en Guinée.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com