Une réunion de présentation et de validation de l’étude du projet du barrage hydroélectrique de Kogbédou s’est tenue ce mardi 8 juillet, dans un réceptif hôtelier de la place. Elle a été organisée par la société TRAMAG (Travaux Maroc Guinée), en présence des représentants du ministère de l’Énergie.
Cette étude, réalisée par le cabinet allemand Fichtner, vise à comparer à un niveau stratégique une alternative consistant à déplacer la prise d’eau, le canal d’amenée et l’usine sur la rive gauche du fleuve Milo, ainsi qu’à installer la centrale plus en aval. Cette option permettrait d’augmenter la hauteur de chute brute à Kogbédou. Elle sera confrontée à l’alternative initialement prévue sur la rive droite, soit une centrale de 2 x 22 MW étudiée dans le cadre précédent.
Les objectifs spécifiques de cette phase du projet incluent l’intégration de plusieurs études et missions : l’évaluation préliminaire de la conception proposée et de la configuration actuelle du projet ; l’élaboration d’une étude conceptuelle préliminaire sur des configurations d’aménagement alternatives, notamment sur la rive gauche ; ainsi qu’une estimation préliminaire des coûts et des performances financières du projet, afin de comparer les différentes configurations envisagées.
Selon Diaka Mory Kaba, directeur général adjoint de Guiter S.A, s’exprimant au nom du président du conseil d’administration de TRAMAG, cette réunion fait suite à une rencontre tenue le 17 avril dernier au ministère de l’Énergie, rassemblant l’ensemble des parties prenantes autour de cet ambitieux projet.
“L’une des étapes clés consiste en la réalisation des études de faisabilité pour le développement de la nouvelle configuration du projet, en collaboration avec le bureau allemand Fischner, qui présentera d’ailleurs tous les aspects techniques liés à ce projet”, a-t-il précisé.
De son côté, le Dr Mohamed Lamine Kourouma, conseiller au ministère de l’Énergie, a souligné : “Le barrage de Kogbédou s’inscrit dans la vision du gouvernement guinéen, sous l’instruction du Président de la République, le général Mamadi Doumbouya, de faire de l’énergie un levier de développement socio-économique, particulièrement dans les zones rurales et enclavées. Ce projet, une fois réalisé, permettra d’accroître significativement la capacité de la production énergétique nationale, d’améliorer l’accès à l’électricité pour des milliers de ménages, de stimuler les activités économiques (agro-industrie, transformation, services) et de renforcer la résilience énergétique de notre pays face aux effets du changement climatique ».
Selon lui, “L’atelier d’aujourd’hui est une étape déterminante. L’objectif de cet atelier est de partager avec transparence et rigueur les résultats des études techniques économiques, environnementales et sociales du projet de barrage. C’est un moment crucial pour présenter les caractéristiques techniques du barrage, identifier les impacts environnementaux et sociaux potentiels, écouter et intégrer les préoccupations légitimes des communautés locales et poser les bases d’une mise en œuvre participative, exclusive et responsable ».
Les résultats de l’étude révèlent que “le LCoE du projet de centrale hydroélectrique de Kogbédou a été calculé entre 12 et 17 USDct/kWh, ce qui indique que la viabilité financière du projet si le tarif atteint est supérieur à ces chiffres, sous les coûts d’opportunité du capital de l’investisseur à 10 %.
Les coûts spécifiques pour la construction d’une centrale hydroélectrique d’une capacité installée d’environ 40 à 70 MW, en tenant compte de la ligne de transmission, se situent entre 4 400 et 5 800 USD/kW, ce qui est raisonnable pour un projet de centrale hydroélectrique et conforme aux développements récents en la matière. Les alternatives 2 et 3 sont comparativement plus performantes que la conception précédente ».
Bhoye Barry pour guinee7.com
