Censure

Kaloum : un toxicomane présumé  meurt en pleine rue sous une fine pluie

Un homme d’environ 30 à 35 ans, encore non identifié, a été retrouvé mort ce dimanche 20 juillet, dans une position accroupie, derrière le mur de la police routière de Kaloum. La découverte a eu lieu le matin, sous une fine pluie. Le corps, visiblement resté longuement dans cette posture, présentait un visage déformé et des blessures au niveau des genoux.

Malgré le fait que certains riverains affirment l’avoir déjà aperçu dans le quartier, personne n’a pu fournir d’informations précises sur son identité. Aucune pièce d’identité n’a été retrouvée dans ses poches, seulement une somme de 15 000 francs guinéens.

Le colonel Ndiaye Mohamed, de la police technique et scientifique, s’est rendu sur les lieux pour constater les faits. D’après lui, tout porte à croire que la victime était un toxicomane, au vu de certains signes apparents. « Une crise d’épilepsie pendant qu’il consommait une substance psychotrope », a-t-il supposé, en se basant notamment sur la bave retrouvée sur le visage du défunt.


Informé de la situation, Bangaly Bangoura, président de la délégation spéciale de Kaloum, s’est rendu sur les lieux, où étaient déjà présents les agents de la police technique et scientifique ainsi que des éléments du commissariat central de Kaloum. Le corps a ensuite été transporté à l’hôpital Ignace Deen, avec l’accord du procureur.

« On a décidé ensemble d’envoyer le corps à la morgue et le temps de voir s’il y a ses parents, qui vont peut-être venir, pour qu’on leur donne des explications et leur restitue le corps. À défaut, c’est obligé de prendre les dispositions pour ne pas les laisser ici. Puisque souvent, il n’y a pas de place. Mais ce qui est déplorable, c’est la même situation que nous sommes en train de vivre tous les jours. On ne fera jamais une semaine sans avoir deux cas de décès. Même si la fréquence a récemment diminué », a déploré M. Bangoura.

Malgré les efforts déployés pour lutter contre la consommation de stupéfiants, la pratique continue de plus belle. Le président de la délégation spéciale appelle à une mobilisation citoyenne : « La population doit comprendre vraiment, puisque l’État même c’est la population. Tout ce que l’État fait vient de la population et pour la population. Si on ne se donne pas la main vraiment pour renforcer la sensibilisation, ça peut pas aller. Nous déjà on est engagés dans la sensibilisation, on est allés loin là. Donc je demande encore une fois à la population d’accepter de collaborer, de nous aider vraiment à réparer ce tir-là, sinon c’est pas normal. C’est bien beau de dire vraiment qu’ils [les toxicomanes, NDLR] doivent arrêter, mais ils sont dans des familles. Et ces familles-là font partie de la population. Donc je crois que la meilleure façon d’aider, c’est de contribuer non seulement à démanteler les réseaux, mais aussi à les mettre à disposition de la police ou de la gendarmerie, sans quoi ça ne peut pas aller. »

Abdoul Lory Sylla pour Guinée7.com