Censure

SÂNSI forme 100 entrepreneurs culturels en Guinée

Face au retard que connaît la Guinée dans le développement de ses industries culturelles et créatives (ICC), l’ONG SÂNSI lance une initiative ambitieuse : former 100 entreprises culturelles et créatives, dans le but de structurer et professionnaliser ces secteurs informels.

Les participants viennent de plusieurs sous-secteurs, tels que : l’événementiel, l’artisanat, l’hôtellerie, la gastronomie…
« Aujourd’hui, la Guinée traîne le pas sur les questions des ICC », reconnaît Alpha Ibrahima Camara, directeur exécutif de SÂNSI. « On s’est dit qu’il fallait avant tout outiller les acteurs, les entrepreneurs culturels, pour qu’ils comprennent que les ICC jouent un rôle majeur dans l’économie d’un pays. »

Le programme est structuré autour de deux grands modules : l’entrepreneuriat culturel et créatif, et le montage de projet et la gestion d’entreprise. L’objectif, selon Camara, est d’aider les participants à passer du statut d’entrepreneurs de subsistance à celui d’entrepreneurs de croissance. La formation, qui s’étalera sur cinq jours par cohorte, prévoit une approche progressive et pratique.

En plus des 100 entreprises ciblées dans cette première phase, SÂNSI prévoit également une formation spécifique dédiée à 50 photographes basés à Conakry, afin de les accompagner vers une photographie plus créative et artistique, loin de la seule photographie de cérémonie. « Et après ça, il est prévu de partir dans chaque région pour former d’autres photographes », ajoute Camara.

Cette initiative bénéficie du soutien des autorités culturelles du pays. Pour Mamadou Adama Bilia Bah, directeur général du Service national des industries culturelles et créatives (SNICC), ce projet répond à la vision du chef de l’État : faire des ICC un véritable levier de croissance économique. « Quand une structure comme SÂNSI matérialise cette vision, en tant que ministère de la Culture, nous devons appuyer et coordonner pour que cela aille dans le sens souhaité par le Président de la République. »

Du côté de l’Office national de formation et de perfectionnement professionnel (ONFPP), l’engagement est tout aussi clair. « Notre mission, c’est la formation en milieu privé et informel, mais surtout l’employabilité et l’insertion des jeunes, notamment sur le thème du montage de projet », affirme Mohamed Lamine Keita, directeur général de l’ONFPP.

Le Fonds de développement des arts et de la culture, représenté par son directeur général Malick Kébé, met en garde : sans maîtrise des outils de gestion et de montage de projets, les artistes et créateurs risquent de passer à côté des financements. « Si vous ne le faites pas bien ici, vous n’allez pas pouvoir décaisser au niveau du Fonds, encore moins auprès de l’OIF ou de l’Institut français. Il est crucial de prendre ces formations très au sérieux. »

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com