Censure

Grève à Fria : voici pourquoi les travailleurs de Rusal-Friguia manifestent

Un mouvement de grève a été déclenché ce lundi, à l’initiative du syndicat des travailleurs de Rusal-Friguia, principal employeur de la ville. La mobilisation fait suite, dit-on, à une série de revendications liées aux conditions de vie et de traitement des employés mais aussi pour dénoncer le manque de « volonté » de la société à respecter la Convention collective des mines et carrières.

Dès les premières heures de la matinée, plusieurs centaines de travailleurs se sont rassemblés dans les rues, bloquant la circulation des engins de la société. Des barricades ont été érigées à certains points stratégiques, paralysant temporairement les activités de l’usine.

C’est dans ce climat tendu que Mamadou Oury Diallo, secrétaire général du collège syndical Rusal/Friguia, a exprimé son ras-le-bol. « Les travailleurs sont mécontents, la société Rusal-Friguia veut aller à l’encontre de la signature de la Convention collective des mines et carrières. Elle a envoyé une société fantôme appelée SEINTA, et ils nous disent qu’il n’y a pas de société mère et que les sous-traitants qui font le dur travail ne sont pas inclus dans l’application de cette convention. C’est pourquoi nous sommes sortis dans les rues », a-t-il dit.

« SEINTA est une société de frein et crée la précarité. Nous voulons son départ et l’application de la convention collective ratifiée par l’État guinéen. En outre, nous exigeons le paiement des arriérés de 16 mois des veuves », poursuit-il.

Pour l’instant, ni la direction de Rusal-Friguia ni les autorités locales ne se sont exprimées. Le syndicat exige des réponses concrètes à ses revendications et se dit ouvert au dialogue.

Une rencontre est prévue ce mardi 29 juillet entre le syndicat, les autorités gouvernementales et les représentants de la société Rusal.
La durée du mouvement reste pour l’heure indéterminée. Mais dans la cité des Alumines, la crainte de répercussions est palpable dans une ville où les activités économiques tournent principalement autour de l’usine.

Alh Cheick, envoyé spécial