Censure

Quatrième mandat de Ouattara : Et si le vrai scandale était ailleurs ?

Alassane Ouattara a annoncé sa candidature à un quatrième mandat en Côte d’Ivoire. Scandale ! S’écrient certains, indignés à coups de commentaires sur les réseaux sociaux et de débats télévisés. Mais à bien y réfléchir, en démocratie, où est le mal ?

Le véritable affront à la démocratie n’est pas qu’un homme ose soumettre son nom au suffrage. L’offense, la vraie, se cache ailleurs : dans la mainmise d’un petit cercle de ‘‘constitutionnalistes’’ autoproclamés ou de ‘‘députés’’ non élus, qui décident, dans leurs bureaux climatisés qui a le droit ou non de concourir. Limiter artificiellement les mandats par quelques lignes taillées sur mesure au gré des humeurs politiques, c’est retirer au peuple sa souveraineté première : celle de choisir librement ses dirigeants.

Si un peuple ne veut plus d’un président-candidat, il le sanctionne dans les urnes. Simple. C’est cela, la démocratie. Ce qui est scandaleux, c’est d’empêcher quiconque a la majorité et sain -expérimenté, ou pas, ancien président ou simple citoyen ambitieux- de briguer la magistrature suprême. L’exclusion n’a jamais renforcé la démocratie . Elle l’a toujours étouffée.

Nos pays n’ont pas besoin de verrous constitutionnels façonnés à la hâte pour calmer les foules. Ils ont besoin d’institutions électorales solides, transparentes, crédibles. Des processus inclusifs où chaque voix compte et où chaque candidature est possible. La vraie bataille est dans la garantie d’élections honnêtes, pas dans la police des candidatures.

Alors, qu’un troisième, quatrième, mandat choque ou plaise, peu importe. Qu’il soit tranché par le seul juge légitime : le peuple. Et qu’on cesse, enfin, de confisquer son droit au nom d’une démocratie amputée.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com