Il y a un an, la visite du Général Mamadi Doumbouya chez Hadja Aïcha Bah, ancienne ministre, avait fait naître un rare frisson d’espoir dans le quartier de Yimbaya Tannerie. Très vite, une rumeur s’était propagée comme une traînée de poudre : ‘‘Le Président a donné l’ordre de bitumer la route menant chez l’ancienne ministre.’’ Peu après, les lourdes machines de IC Transport font leur entrée, confirmant aux yeux des habitants que la promesse prenait corps.
Mais derrière le vrombissement des engins et la poussière des premiers travaux, personne n’imaginait que l’histoire tournerait au cauchemar.
Les travaux, vite commencés, furent encore plus vite bâclés. Bitume inégal, route entrecoupée, caniveaux inadaptés creusés à la hâte… Puis, le silence des machines. Les camions de IC Transport restent un temps immobilisés, avant de disparaître, laissant derrière eux un chantier inachevé.
‘‘Nous n’avons pas été payés. Nous ne pouvons pas continuer’’ confie, amer, un ouvrier rencontré à l’époque sur place.
Pour les habitants, la joie d’hier s’est transformée en détresse quotidienne. À chaque pluie, les maisons se transforment en bassins insalubres. Les nouveaux caniveaux, inachevés, drainent des eaux usées directement vers les concessions. Les riverains, surpris parfois dans leur sommeil, voient ces eaux sales envahir leurs chambres.
Les risques sanitaires sont omniprésents : eau stagnante, moustiques, maladies hydriques… et un sentiment d’abandon.
‘‘Qu’ils reviennent au moins creuser le caniveau jusqu’au bout, en attendant de faire le béton’’ implore une victime des inondations de la nuit dernière. Un appel qui résonne comme un SOS dans l’indifférence générale.
À Yimbaya Tannerie, la route promise comme symbole de progrès est devenue le symbole criant d’une parole publique inachevée, où l’espoir bitumé s’effrite sous chaque goutte de pluie.
Focus de guinee7.com