Censure

Conakry sous l’eau : « un échec monumental de l’État », selon Alpha Condé

Conakry, 1ᵉʳ août 2025 – Au lendemain des pluies diluviennes qui ont une nouvelle fois plongé plusieurs quartiers de Conakry dans la désolation, les réactions fusent. Parmi elles, celle de l’ancien président Alpha Condé, très critique à l’endroit des autorités actuelles.

Dans une publication sur sa page Facebook officielle, le dirigeant déchu n’a pas mâché ses mots. « Ce qui vous arrive n’est pas une fatalité. C’est la conséquence directe des choix égoïstes d’un pouvoir qui vous a délaissés », écrit-il, s’adressant aux victimes. Et d’ajouter : « Ce n’est pas la pluie qui submerge la capitale, c’est l’incurie coupable d’un pouvoir qui a choisi le pillage plutôt que la gouvernance. »

Chaque année ou presque, les mêmes scènes se répètent à Conakry. De Sangoyah à Kissosso, en passant par Dabondy ou Koloma, les inondations ont durement frappé les populations. Et cette fois encore, les dégâts sont lourds. Mais au-delà du drame humain, la publication du professeur Alpha Condé met en cause un système « corrompu », responsable selon lui du désastre.

Un discours très politique

Dans un texte au ton très politique, Alpha Condé affirme que ces catastrophes récurrentes ne relèvent pas du hasard climatique, mais d’un « échec monumental » de l’État. « La Guinée est un pays riche, mais son peuple s’appauvrit chaque jour davantage. L’argent, qui devrait servir à bâtir des infrastructures solides et à les entretenir, est méthodiquement siphonné par un pouvoir dont la seule priorité est le pillage économique. »

Pour l’ancien président, le drame des inondations est révélateur d’un malaise profond : la faillite de l’État. Il dénonce un manque flagrant de planification, une absence de réponse anticipée aux risques connus, et surtout, un choix délibéré des autorités actuelles d’investir davantage dans la communication et la propagande que dans l’assainissement ou les infrastructures. « Des milliards sont dépensés quotidiennement pour glorifier un putschiste », accuse-t-il, mettant en exergue « la confiscation des libertés individuelles et du choix du peuple ».

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com