On le sait : La politique n’est pas un long fleuve tranquille. Partout dans le monde. A Conakry, c’est plutôt une ruche pleine d’abeilles… où chacun veut être le roi. La ‘‘Synergie Général Mamadi Doumbouya’’ (SGMD 25) en est la dernière illustration : censée unir les soutiens du chef de la transition, elle se transforme aujourd’hui en champ de bataille politique.
Cheick Tidiane Traoré débranche… et rebranche ailleurs
Cheick Tidiane Traoré, présenté comme le véritable créateur de la SGMD 25, a décidé de remettre officiellement son ‘‘bébé’’ à l’Alliance des Forces Patriotiques (AFP) de Aboubacar Soumah. Un passage de témoin en mode ‘‘mains et pieds liés’’ à un nouvel allié, au nom du soutien au général Mamadi Doumbouya, qu’il rebaptise affectueusement Mamadi Koumi dèkè -Mamadi la ruche.
Dans notre imaginaire collectif, la ruche évoque le miel, donc le profit. Et ici, certains comprennent vite qu’il ne s’agit pas seulement de miel pour tout le monde…
Aboubacar Soumah prêche la vertu… et pique en douce
À la tribune, Aboubacar Soumah déclame les grandes valeurs : honnêteté, solidarité, transparence, esprit de partage. Une coalition ‘‘forte et inclusive’’ selon ses mots. Mais derrière ces beaux principes, difficile de ne pas entendre un message codé à l’adresse d’Alhousseiny Makanera Kaké, l’homme qui tient encore fermement l’autre branche de la SGMD 25.
Les critiques à son encontre fusent : gestion opaque, absence de partage, ‘‘affaire de famille’’… Bref, tout l’opposé du discours du jour.
Makanera, le refus de l’enterrement
Sauf que Makanera n’a pas l’intention de laisser mourir sa version de la SGMD 25. Quelques heures après l’annonce, il dégaine sur Facebook : ‘‘Cap sur l’essentiel, la synergie c’est une affaire de tous jusqu’à la victoire du Président Mamadi Doumbouya l’homme providentiel.’’
Traduction : la SGMD 25 version Makanera est toujours vivante, et il n’est pas question de laisser filer l’influence.
Quand la ruche bourdonne…
Résultat : deux SGMD 25 qui s’affrontent pour un même objectif proclamé -soutenir Doumbouya- mais avec des ambitions personnelles bien distinctes. Une sorte de ‘‘synergie parallèle’’ où chacun se proclame légitime héritier politique d’un président… qui, ironie du sort, n’a même pas encore déclaré sa candidature.
En attendant, les ruches se remplissent, les abeilles bourdonnent. Et le miel ? Reste à voir qui le récoltera.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com