Tout comme l’UFDG et le RPG ARC-EN-CIEL, le Parti du renouveau et du progrès (PRP) a été suspendu pour une durée de trois mois. Pour lever cette suspension, Rafiou Sow, président dudit parti, souhaite dans un premier temps privilégier la voie diplomatique même s’il n’exclut pas l’option judiciaire.
Dans un entretien accordé à la rédaction de Guinee7.com, ce mardi 26 août 2025, le président du PRP s’est dit « très surpris d’apprendre que nous sommes suspendus. Alors qu’il y a quelques mois, nous recevions des mains du ministre lui-même, insatisfait. Il nous a autorisé à exercer, mais sous réserve. »
Placé sous observation, Rafiou Sow dit avoir mené des démarches auprès du MATD pour être édifié sur les points non satisfaits dans le cadre de l’évaluation des partis politiques. « J’ai rencontré un gars du département qui m’a dit que j’allais être notifié. À ma force prise, au lieu de recevoir ces notifications-là, c’est un courrier de suspension que j’ai reçu, prétendant que je n’avais pas fourni la certification de ma comptabilité et aussi la photocopie de notre registre de cartes d’adhérents, de membres. Malheureusement, j’attendais la notification parce que je ne savais pas. Et moi, j’ai la certification de ma comptabilité, je l’ai déjà. Et on a un registre au niveau du PRP qui existe. Nous croyions avoir fourni cela. »
Selon lui, « si on nous avait appris pour nous dire qu’il manquait ça et ça, on l’aurait fourni dès le lendemain. Malheureusement, non. Donc, l’objectif c’était de nous sanctionner, de suspendre notre parti. »
M. Sow dénonce une manœuvre politique dont le seul but est de les empêcher de faire campagne contre le projet de nouvelle constitution. « Nous avons compris que tout ça, c’est purement politique. C’est, disons, à quelques jours, l’ouverture de la campagne référendaire. Donc, c’est de nous empêcher de prendre part à ça, puisque nous sommes très critiques vis-à-vis de la façon dont les choses se font pendant cette transition. Alors, ils ne veulent pas voir une voix discordante. Donc, imaginez que seulement trois parties membres des forces politiques sont suspendues, et pas les moindres. Donc, nous pensons que c’est une façon de nous priver la parole, de nous priver notre droit à exercer. Malheureusement, ça ne peut pas marcher. Nous ne laissons pas faire », a-t-il prévenu.
Et, pour obtenir la levée de la suspension du PRP, il a affirmé avoir entrepris des démarches auprès du ministre de l’Administration du territoire : « Je vais lui exposer les documents demandés pour lui dire que nous, nous avons ces documents. On ne nous avait pas notifiés. On nous avait fait savoir. On nous aurait fourni ces documents. D’ailleurs, nous allons les remettre au ministre, à n’importe qui le veut, et qui possède à la levée de cette suspension, pour qu’on puisse continuer nos activités. »
Une éventuelle saisine de la Cour suprême en vue de l’annulation de cette décision est aussi envisagée : « Pour le moment, nous avons choisi l’option de dialoguer avec le ministre, qui nous apporte des explications, auxquelles nous aussi, nous apporterons nos arguments. Nous pensons être forts de nos arguments, et on nous a fait comprendre que le ministre est un homme réceptif. Donc, nous souhaitons qu’il accepte de nous recevoir, et qu’il discute avec nous, et qu’il résolve ce problème, sans aller à ce niveau-là. Vous savez, ça, c’est le niveau extrême, je pense. Donc, si ça ne prospère pas, nous utilisons toutes les voies possibles pour pas que nous soyons dans nos droits. Puisque nous pensons que nous avons été injustement suspendus ».
Bhoye Barry pour guinee7.com