Censure

Dix ans de service, 550 000 FG de salaire. l’amertume des contractuels temporaires

Le Collectif des Contractuels Temporaires de Guinée (CCTG) a rendue  publique ce jeudi une déclaration à la Bourse du travail. Réunis sous la bannière d’une coordination nationale, ces agents en service dans plusieurs départements ministériels ont dénoncé la précarité de leurs conditions de travail et demandé leur intégration définitive à la fonction publique.

Créé pour fédérer les efforts des agents contractuels, le CCTG dit avoir multiplié les démarches de plaidoyer auprès des autorités et des partenaires sociaux. Son objectif : obtenir une reconnaissance officielle et équitable de la contribution des contractuels au fonctionnement de l’administration.

« Nombreux parmi nous comptent plus de dix ans d’expérience avec un salaire dérisoire de 550 000 francs guinéens. Certains occupent même des postes stratégiques et participent à l’exécution des politiques publiques de l’État. Malgré cela, notre statut demeure précaire », a regretté le collectif dans sa déclaration.

Les contractuels disent avoir accueilli favorablement les opérations de toilettage du fichier, qui ont permis d’assainir la base de données des agents. Toutefois, ils dénoncent ce qu’ils qualifient de « paradoxe » : l’engagement de nouveaux fonctionnaires sans concours, pendant que les contractuels déjà enrôlés dans le fichier officiel attendent toujours leur intégration.

« Nous condamnons avec fermeté cet état de fait et sollicitons sans délai l’engagement des contractuels temporaires dont les salaires sont régulièrement virés dans les banques du pays », a martelé le CCTG.

Le collectif rappelle que ses membres ont fait leurs preuves « par leur compétence, leur dévouement et leur sens du devoir ». Face à la hausse du coût de la vie et à la précarité économique, il revendique une stabilité de l’emploi ainsi qu’une reconnaissance institutionnelle.

Tout en réaffirmant son attachement au dialogue, le CCTG prévient qu’il est prêt à user de tous les moyens légaux pour se faire entendre : plaidoyers, actions syndicales et manifestations pacifiques. « Il ne s’agit pas d’un privilège que nous demandons, mais d’une reconnaissance méritée d’un service déjà rendu à la nation », a insisté la coordination.

En conclusion, le collectif a lancé un appel au Président de la République, au Premier ministre, aux membres du CNRD et du gouvernement afin qu’ils posent rapidement des actes concrets pour répondre à cette revendication jugée « juste et légitime ».

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com