Censure

Coucou, revoilà Bernard !

Lors d’un ‘‘point de presse’’, en réalité une conférence de presse, dimanche 31 aout, l’ancien Premier ministre de la Transition, Bernard Goumou a fait la grande révélation : il soutiendra la nouvelle constitution. Avec emphase, il promet d’aller à l’intérieur du pays convaincre ‘‘nos frères et sœurs’’ que le ‘‘oui’’ ouvrira les portes de l’avenir radieux. On en viendrait presque à croire que le salut national dépend de son agenda de campagne improvisé.

Mais pouvait-il en être autrement ? L’homme qui avait offert aux Guinéens, depuis Dubaï, l’illusion de 7 milliards de dollars -une sorte de mirage budgétaire dans le désert- ne pouvait décemment pas tourner le dos à ceux qui lui ont si généreusement épargné la case reddition de comptes. Car si l’argent n’a jamais coulé, l’imagination, elle, avait jailli à flots ce jour-là.

Il faut dire que Bernard Goumou n’a jamais eu peur des paradoxes : chassé du gouvernement en plein jour, voitures restituées, comptes gelés, gardes du corps démobilisés, il n’a pourtant pas perdu sa légendaire capacité de rebond. Deux années de coupures d’électricité, de bras de fer stériles avec ses ministres et de rénovations de résidence et d’un ministère aux contours flous ? Pas de quoi lui couper le sourire.

Depuis, l’ancien chef du gouvernement s’est recyclé dans les affaires. On lui connaît désormais une entreprise de paiement mobile et un porte-monnaie électronique. Comme quoi, quand on a survécu à une Primature mouvementée, on peut tout affronter : même les transactions en temps réel.

Son soutien au Oui n’est donc pas qu’un choix politique ; c’est une assurance-vie. Comme aurait donné Lanala.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com