Le procès de l’artiste Mohamed Seydou Bangoura, connu sous le nom de scène Singleton, poursuivi pour homicide involontaire, s’est tenu ce mercredi dans la salle d’audience du tribunal de première instance (TPI) de Coyah.
Au cours des débats, plusieurs requêtes ont été formulées par les différentes parties. Le procureur a sollicité la comparution de Mabinty Touré, témoin de l’accident, afin d’attester que l’artiste roulait en excès de vitesse au moment des faits.
La partie civile, pour sa part, a multiplié les demandes :
la présentation du permis de conduire de Singleton et de son épouse, qui aurait pris le volant après l’accident ;
la comparution de l’adjudant-chef Traoré, chargé d’envoyer le corps à la morgue ;
celle de l’agente de police Fanta Keita, à laquelle Singleton aurait refusé d’obtempérer ;
la comparution de son épouse ;
Et enfin, la possibilité de produire une vidéo tournée avant l’accident, qui selon elle prouverait que le chanteur n’était pas attentif à la route.
Ces réquisitions ont été jugées « excessives et injustes » par la défense, qui a demandé leur rejet.
Après une suspension d’une heure, le juge a rendu sa décision. Il a retenu seulement trois éléments :
la production du permis de conduire de Singleton,
la présentation de la vidéo mentionnée,
et la comparution de dame Mabinty Touré, citée comme témoin clé.
Tout le reste a été écarté.
Les avocats de Singleton ont alors sollicité la mise en liberté pour leur client, au moins sous caution, plaidant qu’il soit mis à leur disposition s’il fallait un renvoi. L’un d’eux a même annoncé : « Nous envisageons de faire des démarches avec lui pour demander encore pardon à la famille Traoré. »
Le parquet s’est opposé à cette demande, la jugeant inopportune. Selon lui, la détention du chanteur est nécessaire pour éviter toute éventuelle pression sur le témoin. La partie civile a abondé dans le même sens, arguant que même la sécurité de Singleton pourrait être menacée en liberté, au regard des tensions suscitées par l’affaire.
De leur côté, les avocats de la défense ont répliqué que leur client ne connaît pas le témoin et qu’il ne peut donc pas exercer de pression sur elle. Ils ont aussi insisté sur le fait que Singleton ne saurait modifier la vidéo produite par la partie civile, avant de réaffirmer que sa mise en liberté est « nécessaire ».
À l’issue de ces échanges, le juge a rejeté la demande de liberté provisoire et a renvoyé l’affaire au 9 septembre 2025 pour la suite des débats.
Abdoul Lory Sylla, pour Guinée7.com