Censure

Pénurie de carburant. Non, ce n’est pas le moment !

C’étaient hier les images du cortège de Bernard Goumou planté dans la gadoue, ce sont aujourd’hui celles des stations d’essence asséchées. Comme si le destin voulait rappeler que la campagne référendaire ne roule pas vraiment bien.

Comment vendre une Constitution censée ‘‘nous ressembler et nous rassembler’’ quand les réservoirs d’essence sonnent creux ? Les stratèges du régime rêvaient de foules galvanisées, de banderoles claquant au vent, de cortèges pétaradants. Mais sans carburant, pas de motos-taxis, pas de taxis, pas de voitures, et les routes, elles, se chargent de briser l’élan en se transformant en pièges à roues. Résultat : un OUI qui toussote comme un moteur au bord de la panne.

Une station service à Kipé ce matin

Pendant que les 4×4 officiels continuent de ronronner, cuves pleines et sirènes hurlantes, le citoyen lambda, lui, n’a d’autre choix que de pousser sa moto à sec ou de rester cloué à la maison à écouter les appels à voter.

Les mauvaises langues murmurent même au sabotage : boue mise en scène, pompes volontairement asséchées… En réalité, nul besoin de complot. L’empilement des dysfonctionnements suffit largement à transformer la campagne en gymkhana infernal.

À force d’avoir associé le visage du Président de la Transition au grand OUI, les communicants oublient qu’en période de pénurie, chaque jerricane vide devient un bulletin de vote potentiel. Et à ce rythme, la Constitution promise risque fort d’arriver… à pied, boitant, et sans carburant. Même si on cherche avec des microscopes sans voir le Non dans la rue.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com