Censure

Guinée : appels à un référendum inclusif et apaisé

Le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée demeure une préoccupation majeure pour les défenseurs des droits humains. Dans une déclaration conjointe publiée lundi 16 septembre 2025, le Réseau Ouest-Africain des Défenseurs des droits humains (ROADDH) et la Coordination des défenseurs des droits humains en Guinée (CODDH) ont interpellé les autorités guinéennes sur la nécessité de garantir un climat favorable à un processus démocratique inclusif et apaisé.

Les deux organisations soulignent l’importance du référendum constitutionnel prévu le 21 septembre prochain, qu’elles considèrent comme une étape cruciale vers un retour à l’ordre constitutionnel et à la démocratie.

« Il est essentiel que les autorités guinéennes prennent des mesures urgentes pour garantir un processus apaisé et inclusif, conformément à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, ainsi qu’au Pacte international relatif aux droits civils et politiques », peut-on lire dans la déclaration.

Le ROADDH et la CODDH dénoncent par ailleurs une restriction préoccupante de l’espace civique et démocratique en Guinée. Selon ces organisations, cette régression se manifeste par des disparitions de défenseurs des droits humains, des arrestations arbitraires, des actes de torture, le musellement de la presse indépendante ainsi que la suspension de plusieurs partis politiques.

Dans leur communiqué, les défenseurs des droits humains appellent le gouvernement à respecter ses engagements internationaux, notamment les dispositions de : la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ; la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ; le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ; et la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits humains.

Ces instruments juridiques garantissent la liberté d’opinion et d’expression, le droit d’association et de réunion pacifique, ainsi que le droit à la participation citoyenne à travers le suffrage universel.

Afin de prévenir d’éventuels troubles liés au processus de transition, ces organisations ont formulé plusieurs recommandations à l’intention des autorités de la transition guinéenne. Elles appellent notamment à : lever l’interdiction générale de manifester, en vigueur depuis le 13 mai 2022 ; Garantir le droit de réunion pacifique, conformément aux engagements internationaux de la Guinée ; Assurer la participation de toutes et tous au processus électoral, en réintégrant les acteurs politiques et citoyens exclus du fichier électoral ; Créer un environnement sûr et propice à l’exercice du travail des journalistes, acteurs politiques et défenseurs des droits humains ; Libérer les défenseurs des droits humains détenus arbitrairement ; Faire la lumière sur les disparitions forcées et involontaires, en garantissant le retour des personnes disparues auprès de leurs familles.

Bhoye Barry pour guinee7.com