C’est devenu une coutume ou presque : depuis 2013 en Guinée, le Premier ministre en fonction démissionne généralement à la suite d’une élection majeure. Ce schéma s’observe également dans d’autres pays considérés comme référence en démocratie. Alors que le pays se dirige vers un référendum constitutionnel prévu le 21 septembre 2025, les regards sont tournés vers l’actuel Premier ministre, Amadou Oury Bah, pour savoir s’il va emboîter les pas de ses prédécesseurs.
Les élections législatives de 2013
Le 28 septembre 2013 ont eu lieu les premières élections législatives sous le régime d’Alpha Condé. La 8ᵉ législature a été dominée par le RPG Arc-en-ciel (parti au pouvoir) et ses alliés, qui ont remporté 60 sièges sur les 114 que compte l’Assemblée nationale.
Suite à l’installation des députés dans leurs fonctions parlementaires le lundi suivant, le Premier ministre de l’époque, Mohamed Saïd Fofana, et son gouvernement ont présenté leur démission le mercredi 15 janvier 2014 au président Alpha Condé. Trois jours plus tard, Mohamed Saïd Fofana a été reconduit à la Primature.
L’élection présidentielle de 2015
À l’issue de l’élection présidentielle du 11 octobre 2015, le président sortant Alpha Condé a été réélu pour un second mandat de cinq ans avec 57,85 % des suffrages. Il a prêté serment le lundi 14 décembre lors d’une cérémonie en présence de plusieurs chefs d’État, avant d’être officiellement installé dans ses fonctions le 21 décembre 2015.
Le 23 décembre 2015, le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana a présenté sa lettre de démission, ainsi que celle de son gouvernement. Prenant acte de cette démission, le président Alpha Condé lui a demandé d’expédier les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau gouvernement.
Les élections communales de 2018
Le 4 février 2018, la Guinée a organisé ses élections locales (communales), des élections fortement contestées par l’opposition. Trois mois plus tard, le chef du gouvernement Mamady Youla a présenté, le jeudi 17 mai 2018, sa démission et celle de son gouvernement.
Le double scrutin du 22 mars 2020 et la présidentielle du 18 octobre 2020
Le 18 octobre 2020, Alpha Condé a été réélu pour un troisième mandat. Une élection contestée par les partis politiques d’opposition, sachant qu’Alpha Condé avait fait sauter les verrous de la Constitution pour remettre les compteurs à zéro.
Kassory Fofana, alors Premier ministre, a présenté sa démission ainsi que celle de son gouvernement le 15 janvier 2021. Quelques heures plus tard, il a été reconduit par décret. Pour de nombreux observateurs, cette démission était un prolongement du double scrutin du 22 mars 2020 et de la présidentielle d’octobre 2020.
Quid du référendum du 21 septembre 2025 ?
Le 21 septembre 2025, les Guinéens seront appelés aux urnes pour se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution proposé par le CNRD, au pouvoir depuis le coup d’État du 5 septembre 2021. Ils auront à choisir entre le OUI et le NON. Ce référendum est organisé par le gouvernement dirigé par Bah Oury, à travers la Direction générale des élections (DGE).
Bah Oury démissionnera-t-il de son poste de Premier ministre au lendemain de ce scrutin à l’image de ses prédécesseurs ? La réponse sera connue une fois les résultats proclamés.
Bhoye Barry pour Guinée7.com
