Censure

Dr Koureissy rassure : « Nous allons mettre tout en œuvre pour respecter les termes de référence. »

L’Observatoire national autonome de supervision du référendum constitutionnel (ONASUR) a tenu sa première conférence de presse, ce samedi 20 septembre, dans un complexe hôtelier de Conakry. Le Dr Sékou Koureissy Condé, président de l’institution, et son équipe ont apporté des précisions sur le rôle et le fonctionnement de cet organe placé au cœur du processus référendaire.

Dès l’entame, le Dr Koureissy a rappelé la mission de l’ONASUR : « la DGE suit les opérations techniques des élections, organise et suit le processus électoral. Nous, nous regardons, nous suivons, nous observons et nous supervisons. Nous ne nous impliquons pas dans l’exercice du vote. Mais nos observateurs, par les téléphones, les photos, les caméras, les témoignages, nous avons tous les moyens qu’il faut pour rendre compte à la Guinée. Pour dire : « Voilà ce qui s’est passé, voilà le nombre d’incidents signalés, voilà dans quelles conditions et dans quel contexte ici on a voté et ici on a retardé le vote où on n’a pas voté. »

À l’en croire, toutes les dispositions sont prises pour déceler les erreurs et incidents éventuels. « S’il y a des irrégularités, des incidents, nous avons désigné un contrôleur vérificateur, M. Lamah, qui sera chargé de suivre spécialement les contours juridiques liés aux incidents, aux irrégularités et difficultés éventuelles. Cela veut dire que l’ONASUR assurera honnêtement ses fonctions. Toutes nos relations, surtout avec l’administration du territoire, ce qui revient en boucle : vous êtes autonome, vous devez prendre vos responsabilités. Nous utiliserons les moyens qui sont les nôtres. Nous ne sommes pas des juges pour arrêter », a-t-il précisé.

Il a ensuite insisté sur la légitimité et l’engagement de l’organe : « Nous sommes suffisamment outillés par la loi qui crée l’ONASUR pour savoir comment réagir selon les circonstances. Mais à l’interne nous avons fait une répartition des tâches et confié des rôles précis à chacun d’entre nous parce que, comme je vous l’ai dit : c’est la gestion du temps imparti. On ne dit pas : « Écoutez, vous avez été créé tardivement, oui. » Mais vous avez été créé. On a pas cherché ailleurs, on dit, et je tiens à le préciser sur les discussions que j’ai eues avec les plus hautes autorités. La question a été posée pour dire oui : si vous avez dit oui, est-ce que vous vous sentez capables d’assumer vos fonctions en toute transparence, en toute liberté et en toute vérité ? Je dis oui, mais bien sûr. Parce qu’en tant que citoyen, je respecte celui qui dit non, je respecte celui qui dit oui. »

Quant aux moyens utilisés, le Dr Koureissy s’est montré rassurant : « Vous êtes chargé de contrôler et vous dites comment vous voulez contrôler ? Finalement votre contrôle n’a pas lieu d’être. La loi a dit ce que nous devons faire. Nous sommes pris par le temps. L’ONASUR aurait pu être mis en place plus tôt. Qu’à cela ne tienne, il est mis en place. Puisqu’il est mis en place, il faut prendre ses responsabilités citoyennes. Nous allons mettre tout en œuvre pour respecter les termes de référence, les principes et les valeurs sur lesquels nous nous sommes engagés. »

Revenant sur la légitimité de l’équipe, il a poursuivi : « Cette équipe est une équipe composée d’hommes et de femmes d’expérience. La première chose à laquelle nous avons été confrontées, c’est le temps. Et lorsqu’on est conscient qu’on a pas le temps, on prend toutes les dispositions par rapport au temps. C’est pourquoi généralement dans le football ce qui entre à la dernière minute marque le but. Nous sommes tout à fait conscients de l’attente des citoyens, de l’attente même de l’État. Depuis trois jours, nuits et jours, nous travaillons d’arrache-pied pour, premièrement : identifier toutes questions liées au bon déroulement du scrutin, à la bonne supervision du scrutin et à la bonne observation du scrutin. Nous ferons de notre mieux. En âme et conscience, avec les moyens modernes et traditionnels en s’appuyant sur la société civile, sur la société globale. »

De son côté, Mme Mariama Diallo Sy, vice-présidente de l’ONASUR, a détaillé le dispositif technique : « C’est vrai que nous sommes installés avec beaucoup de retard, certes, mais aujourd’hui, nous avons la possibilité de travailler même de loin. Les gens disent souvent que l’une des choses que le covid a apportées, c’est le travail à distance. Nous avons donc localisé dans tout le pays les 33 préfectures et les communes de Conakry. Nous avons 79 observateurs qui vont assurer à l’intérieur du pays. Et nous avons déjà mis en place un système numérique, un logiciel, qui va permettre à ces agents, en temps réel, de nous remonter toutes les informations. Et aussi, au niveau de l’extérieur, à l’étranger, les 34 circonscriptions retenues et les ambassadeurs avec qui nous travaillons et la société civile de ces pays étrangers, nous sommes en train de finaliser ces listes. Et une réunion virtuelle sera organisée cette nuit pour leur présenter le guide. Il sera aussi envoyé un lien pour qu’ils puissent se remémorer et pouvoir faire le travail. »

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com