Censure

Référendum constitutionnel : internet perturbé, les citoyens contraints de recourir aux VPN

En Guinée, le scrutin référendaire de ce dimanche 21 septembre 2025 ne se joue pas uniquement dans les urnes. L’accès à internet, outil désormais vital pour l’information et la participation citoyenne, a été fortement perturbé tout au long de la journée.

La veille du scrutin, un fournisseur d’accès à internet avait averti ses abonnés que ses services de relation clientèle resteraient fermés le dimanche 21 septembre, pour reprendre le lundi 22 à 7 heures. Rien n’avait toutefois laissé entendre qu’il y aurait des restrictions d’accès à la toile. Pourtant, ce dimanche, les connexions sont devenues instables, voire impossibles pour de nombreux usagers.

Dans ce contexte, journalistes, observateurs et simples citoyens ont dû recourir massivement aux VPN afin de contourner les blocages et continuer à accéder aux réseaux sociaux et aux sites d’information.

Silence des autorités, inquiétudes des citoyens

Aucune communication officielle n’a été faite par les autorités pour expliquer cette situation, qui intervient dans un climat politique déjà tendu. Le gouvernement de transition a publiquement soutenu le « Oui » à ce référendum constitutionnel. Face à lui, une opposition en exil, dont les leaders ont unanimement appelé au boycott, et qui ne dispose comme principal canal de communication que des réseaux sociaux aujourd’hui entravés.

Cette perturbation d’internet, en un jour aussi crucial, est perçue par plusieurs observateurs comme une tentative de contrôle de l’information et une manière de limiter la diffusion des messages critiques.

Dans un pays où les tensions politiques se cristallisent autour des urnes et des réseaux, la restriction d’internet soulève une question fondamentale : celle du droit des citoyens à l’information. Pour les journalistes, déjà confrontés à des contraintes multiples, l’accès libre et sans entraves à internet reste une condition indispensable à l’exercice de leur mission.

À l’heure où les résultats de ce référendum sont attendus, beaucoup redoutent que ce précédent ne consacre une pratique récurrente de censure numérique, affaiblissant encore davantage l’espace public et démocratique.

Ibrahima S. Traore pour guinee7.com