Censure

Handball : Fria vise le podium malgré un départ raté et un soutien inexistant (entretien)

Après un début de saison difficile, l’Alu Star de Fria remonte au classement du championnat national masculin de handball. Le coach Kémoko Traoré revient, dans cet entretien exclusif avec Guinée7.com, sur les raisons du redressement de son équipe, les obstacles rencontrés et ses ambitions pour la phase retour.

Vous participez au championnat national masculin de handball qui se déroule ici à Conakry. Comment se porte Fria dans cette compétition ?

Pour l’instant, nous avons trois défaites et quatre victoires. Donc, on est parmi les quatre premiers. Nous estimons qu’à la fin du championnat, nous serons entre la deuxième et la troisième place, inshallah.

Comment expliquez-vous ce début de saison difficile ?

Je dirais que le début a été raté parce que, pour la plupart des joueurs, c’était leur première participation au championnat. Certains n’avaient donc pas l’expérience nécessaire. Mais dès qu’on a enchaîné un, deux ou trois matchs, les enfants ont commencé à mieux maîtriser la compétition.

Après trois défaites d’entrée, l’équipe s’est reprise. Qu’est-ce qui a fait la différence ?

La clé était simple : nous avons tout misé sur la défense. Que ce soit au football, au basketball ou au handball, si tu as une bonne défense, tu peux gagner tous tes matchs. C’est cet aspect défensif que nous avons beaucoup travaillé, car c’est ce qui manquait à l’équipe.

Avec quatre victoires à la septième journée, vous totalisez 8 points. Comment abordez-vous la phase retour qui démarre avec la huitième journée ?

Actuellement, nous revoyons les matchs précédents pour identifier ce qui n’a pas marché. Nous travaillons sur les vidéos afin de ne pas répéter les mêmes erreurs qu’en début de championnat. Le plus difficile arrive avec la phase retour. Si nous parvenons à corriger ces erreurs, nous ferons une très bonne suite, d’autant plus que l’engouement grandit après chaque journée. Comme on le dit souvent, l’appétit vient en mangeant, et l’équipe s’est retrouvée.

En dehors du travail défensif, y a-t-il eu un autre déclic ?

Vous savez, le championnat, c’est avant tout une question d’expérience. Si vous parvenez à capitaliser dessus, vous pouvez faire mal à vos adversaires. C’est ce que nos joueurs expérimentés ont réussi à faire. Ils ont su trouver les bons mots pour expliquer comment se gagne un championnat et comment bien aborder un match dans une compétition aussi exigeante, où chaque erreur est fatale. Grâce à la mobilisation des anciens, tout a commencé à aller mieux pour l’équipe.

Quel était votre objectif en arrivant dans ce tournoi ?

L’objectif était de finir premiers. L’année dernière, nous avons terminé à la deuxième place du championnat. Nous ne voulions pas descendre plus bas, mais plutôt aller chercher le titre. Malheureusement, le sport a ses réalités, et nos débuts ont compromis cet objectif pour le moment. Mais ce n’est pas encore fini.

Peut-on encore croire à une remontée au classement ?

Oui, tout reste jouable. On se concentre sur le prochain match. Nous devons démarrer la huitième journée contre l’Olympic. Nous nous préparons sérieusement pour cette première journée de la phase retour : il ne faut pas perdre, afin de rester proches du haut du tableau.

Comment se passe le quotidien de l’équipe ? Que pouvez-vous nous dire en termes d’accompagnement, que ce soit du côté des autorités ou des ressortissants de Fria ?

Je commencerai par parler de ceux qui sont à Fria : monsieur le préfet, le maire et les autres autorités. Le handball de Fria n’est pas soutenu par les autorités préfectorales. Chaque fois qu’on envoie des ordres de mission à la DPJ, on ne reçoit que des papiers en retour, sans aucun soutien financier, même symbolique, pour encourager les jeunes. Et nous venons en compétition sans médecin sportif, alors qu’il en faut absolument un dans une épreuve de ce niveau. Si un joueur se blesse, que faire ? Franchement, nous ne sommes soutenus ni par les autorités préfectorales, ni par les ressortissants de Fria.

La Fédération guinéenne de handball vous a récemment aidés. Que pouvez-vous nous en dire ?

Je remercie la Fédération guinéenne de handball, présidée par Paye Camara. Ce n’est ni la première ni la deuxième fois qu’elle nous aide. C’est grâce à elle que j’ai obtenu ma licence. Je reviens d’ailleurs de Tunisie, où j’ai été formé. Cinq coachs guinéens ont bénéficié de cette opportunité. Ces jeux de maillots et ces fournitures scolaires arrivent à un moment où les jeunes en avaient vraiment besoin. Nous ne pouvons que dire merci à la Fédération.

Quel message adressez-vous aux autorités et ressortissants de Fria ?

Aux autorités, je dirais que Fria n’est pas seulement une terre de football. Récemment, un tournoi de vacances a été organisé, avec un budget important et des jeux de ballons offerts aux clubs. Pourtant, ce n’était qu’un tournoi local. Ici, nous représentons toute une ville dans une compétition nationale. Je leur demande de soutenir également les autres disciplines, notamment le handball.

Merci coach.

C’est à moi de vous remercier.

Thierno Abdoul Barry pour Guinee7.com