Censure

Criminalité à moto : Conakry retombe dans la peur

Un fléau qu’on croyait révolu refait surface à Conakry. Depuis plusieurs semaines, les témoignages se multiplient : des citoyens dénoncent une recrudescence de vols à l’arraché commis par des individus à moto. Ces bandits, souvent en binôme, ciblent les passants, les usagers de taxis, de tricycles ou même d’autres motocyclistes. Leur méthode est simple, brutale, et terriblement efficace : profiter de la rapidité de leur engin pour fondre sur leur victime, arracher téléphones, sacs ou bijoux, puis disparaître dans le flot de la circulation.

Le journaliste sportif Ben Sylla d’AJAF figure parmi les victimes de cette vague de criminalité. Son téléphone — véritable outil de travail — lui a été arraché dans des circonstances similaires, en pleine circulation. Comme beaucoup d’autres, il n’a eu que le temps de constater l’audace et la rapidité des malfrats.

Mais le drame a franchi un seuil tragique. Ce vendredi, une femme a perdu la vie dans un scénario désormais tristement familier. Selon des témoins, des hommes à moto ont tenté de lui arracher son sac alors qu’elle se trouvait elle-même sur une moto. Dans le geste brusque, elle a perdu l’équilibre, est tombée, et une voiture circulant derrière n’a pas pu l’éviter. Elle est morte sur le coup.

Une vie perdue. Une famille brisée. Pour un simple sac.

Ce crime, silencieux mais cruel, doit servir d’électrochoc. Les autorités de sécurité, les collectivités locales, les syndicats de transport : chacun doit se sentir concerné. La ville suffoque déjà sous le poids du désordre urbain, des embouteillages et du stress quotidien ; elle ne peut en plus devenir le terrain de jeu d’une insécurité rampante que l’on pensait disparue.

Il est urgent que les forces de l’ordre reprennent le contrôle de la situation : patrouilles ciblées, démantèlement des réseaux de recel, traque de ces bandes organisées. Mais au-delà de la répression, c’est un appel à la responsabilité collective. Les citoyens honnêtes (et ils sont nombreux) doivent eux aussi se désolidariser de ces criminels, signaler les comportements suspects, et protéger la vie et les biens de leur prochain.

Conakry ne doit pas devenir la proie d’une poignée de voyous à deux roues.
Il est temps d’agir. Avant qu’un autre nom, une autre vie, ne vienne allonger la liste des victimes de ce fléau renaissant.

Alh Cheick pour Guinée7.com