Le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi (METFPE), à travers la Direction nationale de l’apprentissage et des formations professionnelles post-primaire et post-secondaire (DNAFPPPS), a lancé ce jeudi un atelier de renforcement des capacités de trente formateurs de travailleurs domestiques. Cette rencontre est couplée à l’atelier national de validation des livrables issus de la mission d’élaboration des référentiels de compétences, de métiers et des modules de formation destinés aux formateurs du travail domestique en Guinée.
Selon Mamadou Hassimiou Souaré, directeur national de la DNAFPPPS, cet atelier marque une étape décisive dans le processus de formalisation du travail domestique. « au terme de cet atelier, les référentiels seront prévalidés, donc une validation technique. Après, va suivre l’étape de la validation institutionnelle qui va engager les autorités au plus haut niveau, notamment les ministres en charge du travail, de la fonction publique, mais également de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi. Une fois cette validation institutionnelle terminée, va commencer la phase de démultiplication pour que désormais ce monde du travail, ces métiers-là soient encore une fois formalisés en République de Guinée », a-t-il expliqué.
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) accompagne la Guinée à travers le projet AGRIDOM dans la mise en œuvre de l’agenda du travail décent. “Aujourd’hui le domaine du travail domestique reste un domaine informel, avec tout ce qu’il y a comme impact sur les travailleurs. Et donc l’OIT, à travers le projet AGRIDOM et le projet FMM, accompagne le ministère pour non seulement développer les référentiels métiers, les référentiels de compétences, mais aussi les modules, puis former les formateurs pour pouvoir démultiplier ces formations afin de rendre le métier du travail domestique un travail professionnel”, a expliqué Lanciné Condé, coordinateur national du projet AGRIDOM.
Présent à la cérémonie, Aboubacar Kourouma, secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique, a salué cette initiative : « Ce que nous commençons là, c’est la phase de professionnalisation du travail domestique. Et la professionnalisation part de la formation. Ça veut dire le rôle historique et stratégique que vous avez en tant que formateurs pour des travailleurs domestiques. C’est vrai, on se bat pour les formaliser. On se bat pour leur donner des droits et s’assurer qu’on respecte ces droits. Mais de l’autre côté, pour les formaliser, il faut qu’on définisse un référentiel métier. Un référentiel de compétences. Que ces travailleurs-là aussi puissent se formaliser. D’abord dans la tête, se dire qu’ils sont en train d’exercer des métiers. On les rémunère. Il faut aussi qu’on puisse leur accorder ou leur donner une protection sociale. Mais cela ne peut se faire logiquement que quand on est dans un cadre formel », a-t-il déclaré.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Julien Bongono, secrétaire général du METFPE, représentant la ministre en charge du département. Il a salué les efforts déjà consentis par les participants : « Vous avez fait du travail qui a permis d’identifier un certain nombre de métiers et vous avez avancé sur la formation jusqu’à maintenant et vous êtes en train de poursuivre pour la validation de l’ensemble de ces documents. Madame la ministre m’a chargé également de vous encourager à poursuivre effectivement ces travaux pour qu’effectivement à la fin, que ce travail soit une vraie réussite, puisque vous l’avez dit ici dans vos différentes interventions, on est quand même en train de, si ce n’est une révolution, en tout cas de changer quelque chose qui va rester vraiment dans l’anal de l’histoire. Et vous l’avez rappelé, le travail domestique est omniprésent dans notre société », a-t-il souligné.
Et d’ajouter : « Le travail domestique, je ne veux pas revenir là-dessus puisque ça a été vraiment très bien dit, c’est vraiment essentiel pour notre société. Et il contribue à la cohésion sociale et au bien-être de nos familles. Mais malheureusement, et vous l’avez dit aussi, c’est un travail peu reconnu, peu valorisé, peu professionnalisé, peu structuré. Donc à travers cette initiative, notre département sous l’impulsion de madame la ministre et son leadership entend changer cette réalité en dotant notre pays de référentiels solides », a martelé Julien Bongono.
Bhoye Barry pour guinee7.com