Censure

Manifestations de femmes à Conakry : le Forum EPG parle de simples ralentissements, pas de barrages

Ces derniers jours, plusieurs manifestations ont eu lieu à travers le pays pour appeler à la candidature du président de la Transition, le général Mamadi Doumbouya.
À Conakry, malgré l’interdiction des autorités, la mobilisation des femmes de Madina, organisée en parallèle devant plusieurs mairies, a sérieusement ralenti la circulation vers Kaloum, le centre administratif et économique de la capitale.

Face à ces événements, le Forum Ensemble pour la Guinée (EPG) s’est exprimé lors d’une conférence de presse tenue ce samedi soir. Ses responsables estiment que la situation n’a rien d’alarmant. « Dans le jeu démocratique, on ne peut pas non plus priver quelqu’un de son droit. Donc, prochainement, je comprends très bien la volonté de présenter leur candidat. Je comprends aussi le besoin de circuler de ces mêmes Guinéens. Donc je ne vois pas trop de problèmes. Et je ne pense pas que quelqu’un soit bloqué ou ne puisse pas passer », a laissé entendre Ousmane Dady Camara.

De son côté, Oyé Béavogui, porte-parole du Forum, a tenu à nuancer les informations faisant état d’un blocage total des routes : « on va dire ralenti. Alors vous-même, vous avez dit que c’est la masse qui sort, et donc quand il y a une masse, on ne parle pas de barrage de route. Non, il y a une obstruction dans la circulation parce que tout simplement il y a une foule. Ce qu’on peut dire, c’est que les forces de défense et de sécurité sont toujours là pour encadrer et que ça ne déborde pas. Et vous-même, vous avez dit que vous êtes venu en moto. D’accord, la moto ne peut pas passer, mais vous êtes descendu à pied, continuez quand même. Donc il n’y a vraiment pas de barrage, c’est juste une obstruction du passage, parce qu’il y a vraiment une foule qui s’est mobilisée pour manifester, comme il a dit, leur souhait, leur volonté. Donc je pense qu’il ne faut pas en faire un point de contradiction. Nous comprenons parfaitement votre opinion. Mais nous pensons qu’effectivement, quand une foule sort et qu’il y a une forte mobilisation des populations, forcément ça impacte la circulation. Mais ça ne veut pas dire que les gens sont interdits de passer, parce que ce jour-là, beaucoup d’entre nous ont aussi quitté la banlieue pour remonter vers la ville. Nous avons vu ce qui s’est passé. »

Même constat du côté de Bella Kamano, vice-coordinateur du Forum, qui a insisté sur le caractère pacifique de la manifestation. Il rejette la qualification de “barrages” utilisée par certains observateurs : « lundi, comme vous, confronté peut-être à une obstruction. Moi, je n’appellerais pas ça des barrages puisque le long de l’autoroute, tout comme le long de la route Le Prince, il y avait des policiers et des gendarmes qui étaient là pour réguler la circulation. Je ne sais pas où les gens sont sortis pour prendre les bancs, comme d’habitude lorsqu’il y a des manifestations. Je ne connais pas un seul endroit où les gens sont sortis avec des chaises, des tables, des bancs pour barrer la route. Donc c’est le terme “barrer” que nous ne comprenons pas, que nous n’admettons pas. Il y a eu quand même quelques obstructions, mais qui ont été levées par la police routière et la gendarmerie. »

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com