Censure

Quand une rumeur ferme les écoles : enquête sur une matinée de confusion à Conakry

Une rumeur largement diffusée sur les réseaux sociaux a provoqué une vague de désinformation, entraînant la fermeture de nombreuses écoles ce mercredi 5 novembre dans la capitale guinéenne. Dans la commune de Kagbelen, plusieurs établissements sont restés portes closes.

Tôt ce matin, nous avons croisé un élève du Groupe Scolaire Saint-Gabriel, dans le quartier Föfömèrè. En uniforme bleu et blanc, sac noir sur le dos et baskets bien serrées, il raconte :

« Je suis allé à l’école ce matin, mais on m’a dit qu’il n’y avait pas cours. Alors je suis rentré aussitôt. Il y avait peu d’élèves sur place, et tout le monde est reparti. »

Dans le quartier voisin d’Ansoumania Village, le Groupe Scolaire Privé Thierno Sadou Diallo faisait partie des rares établissements à avoir ouvert. Toutefois, les cours n’ont duré que jusqu’à 10 heures. Selon la direction, les élèves ont été libérés en raison du décès d’un enseignant survenu la veille.

Non loin de là, le Groupe Scolaire Fondation Aboubacar Siddq, pourtant bien équipé, est resté désert. Les élèves avaient été informés la veille que cette journée serait considérée comme chômée et payée.

À Ansoumania Plateau, la situation était contrastée : certaines écoles ont fermé, tandis que le Groupe Scolaire M’bemba Sory Touré a poursuivi ses activités normalement. Un membre du conseil d’administration explique :

« Nous étions aussi au courant des rumeurs, mais nous avons conseillé aux élèves de se fier uniquement à la télévision et aux canaux officiels. Aujourd’hui, les cours se déroulent normalement. »

Après ce tour d’horizon, un constat s’impose : le communiqué tardif du ministère de l’Enseignement pré-universitaire n’a pas suffi à rétablir la situation. De nombreux observateurs dénoncent la lenteur avec laquelle le département a réagi pour contrer cette désinformation.

Alh Cheick pour guinee7.com