
Dans nos stades, le pire peut survenir à n’importe quel moment. Entre l’insuffisance d’agents de sécurité, l’état parfois dégradé des infrastructures et l’absence regrettable d’ambulances lors de rencontres organisées par la Ligue guinéenne de football professionnel, les insuffisances sont nombreuses. Le dernier incident en date, la grave blessure du milieu du Hafia FC, Salifou Camara, actuellement suivi par plusieurs clubs professionnels, devait effectuer un essai dans les prochains mois à Anderlecht, en est une triste illustration.
Sur la blessure de Salifou Camara
En pleine forme et engagé dans un duel, le jeune milieu de terrain reçoit un violent choc. Selon les premières informations recueillies auprès du club, il souffre d’une fracture du tibia droit. La scène, spectaculaire, a immédiatement suscité l’inquiétude : joueurs et staffs des deux camps se sont tenus la tête, conscients de la gravité de la blessure.
Pris en charge sur la pelouse par les médecins du club et des agents de la Croix-Rouge, il a fallu près de dix à quinze minutes pour stabiliser la jambe du joueur. Une fois l’immobilisation faite, se posait la question cruciale : comment l’évacuer vers une structure médicale, en l’absence d’ambulance ?
Transporté sur une civière jusqu’à l’extérieur du terrain, sous le regard choqué du public, l’ancien joueur de l’ASM Sangarédi, environ 5 minutes après a, ensuite été installé dans le pick-up d’un dirigeant du Hafia FC. C’est dans ce véhicule improvisé qu’il a été conduit à l’hôpital Sino-Guinéen de Kipé où il es pris en charge.
Mais qu’aurions-nous fait si la situation avait nécessité une assistance respiratoire ou l’administration d’oxygène en urgence ? Cette question dérange, mais elle demeure essentielle.
Que devient l’application des règlements ?
Le règlement du championnat en son article 76, édition de septembre 2025, impose clairement la présence, en plus du 4e officiel, des responsables des deux clubs, du service de sécurité, de la Croix-Rouge et surtout de l’ambulancier.
Si cette disposition devait être respectée, pourquoi l’ambulance n’était-elle pas au stade ? Était-elle réellement annoncée lors de la réunion technique ? Aucune réponse.
Dans ce cas précis, c’était au Hafia FC, en tant que club organisateur, d’assurer la disponibilité d’une ambulance. Cela n’a pas été fait. Et une fois encore, le commissaire de match et les concernés semblent avoir fermé les yeux sur un manquement pourtant grave.
Jusqu’à quand la Ligue et ses instances continueront-elles à tolérer ces défaillances qui mettent en danger la vie des athlètes ?
La suite de cette 5ᵉ journée dira si les leçons seront enfin tirées.
Thierno Abdoul Barry pour guinee7.com

