Le chantier de l’abattoir moderne de Kagbelen, dont la construction avait été annoncée pour un coût de 25 milliards de francs, est aujourd’hui à l’arrêt, suscitant l’inquiétude dans l’opinion publique. Interpellé sur ce dossier en conférence de presse ce vendredi, le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a détaillé les mesures envisagées pour comprendre les raisons de ce blocage et garantir la bonne exécution des projets publics.
« De manière particulière par rapport à ça, non. Le processus de l’immersion gouvernementale à l’intérieur du pays, c’est d’inventorier tous les projets qui avaient commencé et qui n’ont jamais été terminés, pour se poser la question pourquoi ? Et compte seront demandés à ceux qui sont chargés de la réalisation de ces projets », a expliqué le Premier ministre.
Il a également rappelé que certaines dépenses avaient déjà été engagées, notamment des avances de démarrage pour des activités bien précises, comme des travaux routiers. Pourtant, « même le début des travaux n’a pas été engagé », a-t-il déploré.
« C’est la raison pour laquelle ces contrats de performance, cette immersion gouvernementale, pour s’assurer que l’argent public que lorsqu’il est envoyé pour la réalisation d’un projet, il faut que ça soit suivi et effectif », a-t-il précisé.
Le Chef du gouvernement a insisté sur la nécessité d’un suivi rigoureux de l’ensemble des chantiers : « le tour que nous faisons dans le pays, ce n’est pas pour le tourisme. C’est de vérifier tous ces projets qui ont été lancés et qui n’ont peut-être pas été amenés à terme. Les contrats de performance c’est jauger de la capacité des administrations à le faire. C’est une manière de faire en sorte que chacun d’entre nous doit être redevable. »
Bah Oury a aussi pointé du doigt le manque d’information au niveau local : « nous avons constaté par ce biais-là, que les gouverneurs et les préfets, par rapport à des projets dans leurs territoires administratifs, parfois ne sont pas au courant. Comment ils peuvent vérifier si ça avance ou pas ? »
Pour remédier à cette situation, le Premier ministre annonce la mise en œuvre progressive de la charte de la déconcentration avec le ministère de l’Administration du territoire : « les travaux ont commencé, mais de manière beaucoup plus effective. Le ministre de l’Administration du territoire en fera un chantier spécifique pour l’année 2026 pour que les projets régionaux, préfectoraux soient suivis de très près par les préfets, par les gouverneurs pour qu’il y ait dans une large mesure un regard exigeant par rapport aux travaux et aux projets à destination de l’intérieur du pays. »
Concernant spécifiquement l’abattoir de Kagbelen, il conclut : « mais on va s’informer pourquoi l’abattoir n’est pas fait pour être beaucoup plus précis et s’assurer que ça va être fait. »
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com
