Le corps d’Idrissa Condé, âgé de 55 ans et réparateur d’appareils, a été découvert en état de putréfaction avancée dans sa chambre, au quartier Dixinn à Conakry.
Il vivait seul et entretenait très peu de relations avec ses voisins. Aucun proche ne lui rendait visite.
Les voisins ont été alertés par la présence de nombreuses mouches autour de sa porte en fer, ainsi que par une forte odeur nauséabonde provenant de la chambre. De plus, depuis vendredi, son voisin immédiat ne l’avait plus vu se déplacer.
La porte a été ouverte par un chaudronnier, sous la supervision du commissariat central de Dixinn, de la gendarmerie et de la police technique et scientifique. À l’intérieur, le corps était étendu au sol, la tête orientée vers la porte. Du fluide corporel, notamment du sang, était visible autour du corps.
Selon le constat, la chambre était exiguë et excessivement encombrée d’objets, principalement des appareils à réparer.
En l’absence de proches, les autorités ont passé plusieurs appels en se basant sur le répertoire du téléphone de la victime. C’est ainsi qu’elles ont pu joindre l’un de ses amis.
À son arrivée, Bangaly Soumah a fait des révélations sur son ami : « Il allait derrière moi à mon atelier. Je ne pouvais pas le chasser. Donc, j’ai commencé à travailler avec lui. Lui, il achetait des objets de seconde main et revendait ensuite. J’ai tout fait pour qu’il me montre chez lui, impossible. Un jour, il m’a dit qu’il a déménagé. J’ai tout fait pour qu’il me montre là-bas, il n’a pas voulu. Ça fait longtemps que je ne le vois pas. »
Sur sa situation matrimoniale, il ajoute : « Il avait dit qu’il s’était séparé de son épouse. Je lui avais dit de faire tout pour trouver une femme, puisque cette situation n’était pas bonne à son âge. Donc, il y a une année qu’on ne se fréquentait plus assez. Sauf qu’aujourd’hui, on m’a appelé pour me dire qu’il est décédé. »
Ibrahima Sadjo Diallo, le concessionnaire, affirme également connaître peu de choses sur le défunt : « C’est un ami, il a fait à peu près 6 ans chez moi. C’est aujourd’hui que les voisins m’ont appelé : la porte de votre ami est fermée, mais il y a beaucoup de mouches devant sa porte. Donc je me suis réveillé immédiatement. Je me suis déplacé pour la commune pour aller voir les autorités. Après, en même temps, j’ai appelé le chef de quartier aussi. Ça fait trois mois qu’on ne s’est pas vus. Sauf aujourd’hui, après le décès. Malheureusement, je ne connais pas sa famille depuis qu’on s’est connus. Comme son téléphone est avec moi, je vais commencer à chercher sa famille. »
Mohamed 5 Bangoura, président du conseil de quartier de Dixinn Mosquée, a expliqué les démarches entreprises : « Le colonel de la police scientifique est parti voir. Il a fait ce qu’il doit faire quoi. Ils ont fait appel au procureur et aux autorités compétentes dans ce genre de situation. Le voisin le connaît quand même. Mais on ne connaît pas sa famille, c’est ce qui nous a causé beaucoup de problèmes. On a fait sortir sa puce de son téléphone et les numéros qu’on a trouvés là-bas, on a fait des appels. Mais tous ceux qu’on appelle et qui répondent, ce sont ses clients, parce que c’est un ouvrier. »
Compte tenu de l’état du corps, le procureur compétent a instruit qu’il soit remis au quartier pour l’inhumation. Le président du conseil de quartier et le voisinage ont alors procédé à son enterrement.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

