La ville de Koundara a vibré ce vendredi au rythme du Festival national des arts et de la culture (FENAC), dont la 20ᵉ édition a été officiellement lancée dans une ambiance grandiose. À l’artère principale, un carnaval géant a donné le ton des festivités, marquant l’ouverture d’un rendez-vous qui célèbre la diversité culturelle guinéenne depuis deux décennies.
Un carnaval haut en couleurs pour ouvrir le bal
Les festivités ont débuté par un défilé spectaculaire mêlant troupes artistiques, porteurs de masques traditionnels et une population massivement mobilisée.
Le ministre de la Culture et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, accompagné du ministre de la Fonction publique, Faya François Bourouno, et du ministre du Tourisme, Mahamadou Abdoulaye Diallo, est arrivé sur les lieux aux environs de 18 heures, en plein cœur du carnaval. Leur présence a été saluée par une vague d’acclamations, avant qu’ils ne parcourent à pied près de quatre kilomètres aux côtés de la foule pour rejoindre le site officiel de la cérémonie d’ouverture.
Les masques et les troupes régionales en vedette
Parmi les prestations les plus marquantes figuraient des masques traditionnels emblématiques : le masque protecteur Konso, venu de Gaoual et appartenant à la communauté mandingue ; le masque Kankoura, masque Bandiaranké du Badiara, réputé pour protéger les enfants en période de circoncision.
Des troupes venues de Conakry, Boké, Kindia, Mamou, Labé, Kankan et Nzérékoré ont également offert au public des chorégraphies variées, témoignant de la richesse artistique des huit régions naturelles.
Koundara, “carrefour culturel et espace d’hospitalité”
Dans son discours, le président de la délégation spéciale a souligné l’importance culturelle de Koundara, décrite non seulement comme une ville frontalière, mais aussi comme « un carrefour culturel, un espace de partage et d’hospitalité ».
Il a souligné que depuis vingt ans, le FENAC célèbre la diversité, valorise les traditions et donne une voix aux artistes des différentes régions. Pour lui, cette édition-jubilé incarne « la constance, l’engagement et la résilience » de ceux qui ont porté le festival jusqu’à aujourd’hui.
L’évènement vise aussi à promouvoir les jeunes talents, encourager l’artisanat, renforcer le tourisme local et soutenir l’entrepreneuriat culturel.
Récemment muté à Kindia, l’ancien préfet de Koundara s’est, lui aussi, réjoui du choix porté sur la préfecture, qu’il présente comme une opportunité unique de mettre en avant « la richesse de son patrimoine, la générosité de ses populations et la diversité de ses cultures ».
Un festival pour unir, révéler et transmettre
Pour le ministre de la Culture et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, le FENAC est « un miroir vibrant de la diversité guinéenne », un espace où les artistes des huit régions « tissent une seule et grande chanson collective ».
Il a souligné que Koundara symbolise une culture qui dépasse les centres urbains, s’ancre dans les territoires et demeure fidèle à son identité profonde.
Il a également rappelé que le festival, loin d’être une compétition divisive, « révèle, détecte et consacre » les talents, tout en renforçant la cohésion nationale.
Le lancement officiel et clôture festive
Au nom du Premier ministre, le ministre de la Fonction publique, Faya François Bourouno, a procédé au lancement officiel, revenant sur l’histoire du FENAC :
« la Guinée a 67 ans d’indépendance et nous célébrons aujourd’hui la 20ᵉ édition. Vous comprendrez l’écart, car le festival, lancé dès la première année de l’indépendance, a connu des interruptions. C’est un événement lourd à organiser. »
Il a salué les efforts déployés pour relancer le festival et « le courage du ministre de la Culture », ainsi que l’innovation ayant permis de délocaliser l’événement dans cette préfecture symbole de résilience culturelle.
La cérémonie s’est achevée en beauté avec une prestation acrobatique du Cirque Baobab, suivie d’un concert au stade préfectoral animé par Singleton et Tati Tati, qui ont mis le feu au public du Badiar.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

