Censure

Cimenterie : récit d’une matinée sous tension

La zone de la cimenterie a été le théâtre de vives tensions dans la matinée du mardi 9 décembre 2025. L’absence de nombreux enseignants dans les écoles publiques, suite au mot d’ordre de grève lancé par l’intersyndicale de l’Éducation, a suscité la colère des élèves privés de cours. Frustrés, certains d’entre eux ont décidé de s’en prendre aux établissements où les activités pédagogiques se déroulaient normalement. Retour sur une matinée particulièrement agitée.

Selon les informations recueillies sur le terrain, tout a commencé au collège Ansoumania. Ne trouvant pas d’enseignants pour assurer les cours, des groupes d’élèves sont sortis dans la rue pour exprimer leur mécontentement. Très rapidement, leur mouvement s’est orienté vers les écoles privées de la zone.

L’une des premières cibles a été le groupe scolaire Diouraghel, situé au bord de la Transversale 9. L’administration, qui avait refusé de libérer ses élèves malgré la pression des manifestants, a vu son établissement essuyer des jets de projectiles. Si aucune blessure grave n’a été enregistrée, les cours ont toutefois été interrompus.

Les manifestants se sont ensuite rendus successivement au groupe scolaire La Présidence puis au groupe scolaire M’Bemba Sory Touré, où des scènes similaires se sont produites. Au carrefour jouxtant ce dernier établissement, la situation a failli dégénérer : un gendarme, dont la concession a été prise à partie par des jets de pierres, a dû procéder à des tirs de sommation pour faire fuir les gamins.

Dans leur progression, certains élèves des écoles privées agressées se sont joints au mouvement. Le groupe a alors pris la direction de Fofoméré, en ciblant cette fois le groupe scolaire Saint-Gabriel. L’inquiétude y a été particulièrement forte. Deux élèves auraient perdu connaissance ; l’un d’eux se trouvait encore au CHU Donka au moment de la rédaction de cet article.

Il a fallu l’intervention conjointe de la gendarmerie et de la CMIS, aux environs de 11 heures, pour disperser les émeutiers à coups de gaz lacrymogène. Plus d’une dizaine d’élèves ont été interpellés. Face à l’escalade, plusieurs établissements ont préféré libérer leurs élèves avant d’être pris pour cibles.

La tension est retombée progressivement à partir de 12 h 30. Dans la plupart des écoles touchées, des blessés (principalement légers) ont été signalés. Certains parents, pris de peur, doutent quant à la présence de leur enfant à l’école ce mercredi.

Alh Cheick pour Guinée7.com