Censure

Rencontre Bah Oury-Abdoulaye Maïga : le carburant et la lutte antiterroriste en toile de fond

Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a reçu ce mardi 9 décembre 2025 son homologue malien, Abdoulaye Maïga, en visite d’amitié à Conakry. Après un entretien à huis clos, les deux chefs de gouvernement ont animé une conférence de presse au cours de laquelle ils ont été interpellés sur l’aide que la Guinée pourrait apporter au Mali, notamment sur la crise du carburant et la lutte antiterroriste.

Réponse guinéenne à la crise du carburant

Invité à préciser la position de Conakry quant au soutien que la Guinée pourrait offrir au Mali face à la pénurie de carburant, Bah Oury a indiqué que : « les ministres sectoriels ont en charge certains aspects techniques en relation avec la question que vous venez de poser. Ce sont des questions qui méritent des réponses concrètes sans aucune forme de publicité. »

Appui dans la lutte antiterroriste

Sur la question sécuritaire, le chef du gouvernement guinéen a également insisté sur la nécessité de la discrétion : « Vous savez, les questions sécuritaires méritent d’être traitées avec discrétion. Pour avoir plus d’efficacité, mais dans l’approche globale, la Guinée est suffisamment attentive à tout ce qui peut affecter aussi bien la stabilité de la République du Mali que la stabilité de la République de Guinée et beaucoup plus largement à la stabilité des États de l’Afrique de l’Ouest et des réponses pratiques seront données en fonction de l’évolution des situations sur le terrain. »

Le Mali met en avant des avancées sécuritaires

Prenant la parole, le Premier ministre malien a d’abord voulu replacer la situation dans son contexte et rappeler les progrès réalisés. Il déclare : « Je voudrais peut-être faire un rappel extrêmement important : ce que vit le Mali aujourd’hui est un signal fort d’amélioration substantielle de la situation sécuritaire. Je voudrais rappeler qu’en 2012, le Mali avait perdu plus de 70 % de son territoire grâce à l’action des groupes terroristes. Depuis 3 ans, par la grâce de Dieu, nous avons pu inverser la tendance grâce à l’engagement de nos vaillantes forces de défense et de sécurité, sous le leadership très éclairé du chef suprême des armées, son excellent général d’armée Assimi Goita, président de la transition et chef de l’État », a-t-il rappelé.

Carburant et sécurité : un lien direct selon Bamako

Interrogé sur la crise du carburant, qu’il qualifie de liée au contexte sécuritaire, Abdoulaye Maïga a poursuivi : « Je voudrais vraiment vous inviter à remettre la crise du carburant dans ses proportions réelles. Effectivement, il est également important de rappeler que ce changement de mode opératoire des groupes terroristes est un indicateur du fait que ces groupes aujourd’hui sont sous pression des forces armées maliennes en collaboration avec les autres forces de la Confédération des États du Sahel. Comme je l’ai dit, en 2012, c’est les groupes qui contrôlaient des régions entières. Aujourd’hui, c’est les groupes qui se retrouvent à perturber les circuits logistiques. Donc c’était un indicateur très réaliste, très fort de la pression subie par ces groupes terroristes. Ceci est à côté de la crise du carburant. »

Une guerre de désinformation décriée par Bamako

Le Premier ministre malien a également dénoncé ce qu’il considère comme une manipulation médiatique contre son pays : « En tout cas, nous dénonçons avec force la guerre informationnelle, la propagande dont le Mali a été victime. Je pense que nous avons suivi ici tous avec une profonde indignation des scénarios dignes de fiction sur le fait que Bamako serait encerclée. Je voudrais vous rassurer que Bamako n’a jamais été menacé par les groupes terroristes et aujourd’hui les groupes terroristes n’ont aucune capacité ni de menacer Bamako, ni aucune autre région du Mali. Et malheureusement, dans cette guerre des informations, certains organes de presse se distinguent négativement, et malheureusement Radio France Internationale qui est à la base de cette question en fait partie. »

Cette rencontre de travail et d’amitié visait également à consolider les liens séculaires entre la Guinée et le Mali.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com