La 3ᵉ édition du Festival international du film Awards (FIF) a pris fin ce samedi 13 décembre à l’Institut supérieur des arts Mory Kanté de Dubréka (ISAMK/D). Panels, masterclass et échanges directs entre étudiants et professionnels ont marqué cette clôture, autour de messages forts sur l’authenticité, la confiance en soi et la responsabilité des jeunes créateurs africains de « ramener l’Afrique à l’écran ».
Vice-présidente du FIF Awards, Kimbely Dalanda Diallo, actrice et productrice, a justifié le choix de Dubréka par une volonté claire de valorisation culturelle et de motivation des apprenants : « ramener le Festival à Dubréka et à l’Institut supérieur des arts Mory Kanté, c’est déjà plus valoriser la culture guinéenne, parce que quand on parle de culture, on parle d’art. »
Elle a insisté sur l’impact symbolique de la présence de grandes figures du cinéma africain auprès des étudiants : « c’était beaucoup plus pour donner de l’espoir à ces jeunes qui ont choisi ces métiers d’art que tout le monde critique tous les jours. Les amener en Dany Kouyaté, en Zenab Diop, c’est leur dire qu’on commence tout petit pour grandir et les booster. »
Réalisateur burkinabé et invité du festival, Dany Kouyaté s’est dit impressionné par l’envergure de l’événement et par la dynamique actuelle autour du cinéma guinéen : « je ne savais pas que cette manifestation avait une telle envergure. J’ai vu aussi toutes les actions que l’État est en train de mener au profit de la culture et du cinéma, et ça procure beaucoup d’espoir pour l’avenir du cinéma en Guinée. »
S’adressant aux jeunes, il a souligné l’autonomie technique du cinéma africain :
« aujourd’hui, nous n’avons plus besoin de l’Europe ni pour produire, ni pour post-produire. On peut écrire sur place, produire sur place, exploiter sur place et rentabiliser sur place pour produire d’autres films. »
Artiste, comédien et membre du CNT, Mamadou Thug a rappelé la dimension éducative du festival : « la culture, c’est l’éducation. Être à l’Institut des arts Mory Kanté et voir ces modèles de réussite exposer leur vision aux étudiants est une chose qui me rend très heureux. »
Il a lancé un appel à l’engagement du milieu artistique : « le FIF est un grand festival que nous avons le devoir de soutenir et d’accompagner pour booster ces passionnés vers d’autres horizons. »
Pour l’ISAMK/D, Tolno Tambassilafa, chef du service information et communication, a salué la tenue de la clôture dans l’enceinte de l’Institut : « recevoir un festival de cinéma ici est un plaisir, mais aussi un encouragement à mieux faire avec nos étudiants et nos partenaires. »
Il a exprimé le souhait de voir cette collaboration se poursuivre : « nous souhaitons que cela soit pérenne, que le festival puisse commencer ici et pourquoi pas se terminer ici, car l’endroit est approprié. »
Ambassadrice des FIF Awards Guinée, l’actrice sénégalaise Zeinab Diop a partagé son ressenti et livré un message axé sur les valeurs et la transmission : « l’humilité d’abord, l’écoute ensuite. Un artiste doit savoir écouter pour mieux apprendre. »
Elle a encouragé les étudiants à s’enraciner dans leur culture : « pour s’ouvrir, il faut d’abord s’enraciner. Nous avons besoin de ce que nos parents et grands-parents nous ont légué comme valeurs et comme culture. »
La cérémonie de clôture s’est achevée par la remise officielle à l’Institut, d’un exemplaire du livre autobiographique de Benoît Kamara-Brown, ambassadeur de paix et opérateur économique, mettant un point final à une édition placée sous le signe de la formation, de la transmission et de l’espoir pour le cinéma guinéen.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

