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Présidentielle 2025 : informer sans attiser, le défi des journalistes guinéens

En marge de la Semaine nationale des métiers de l’information et de la communication (SENAMIC), qui se tient actuellement à Conakry, un panel placé sous le thème « Rôle et responsabilité des journalistes en période électorale : cas de la présidentielle du 28 décembre 2025 » s’est tenu ce mercredi 17 décembre 2025.

La rencontre a réuni Ibrahima Sory Traoré, administrateur général du site Guinee7.com, et Amadou Diallo, consultant et ancien correspondant de la BBC en Guinée. La modération a été assurée par Dr Thierno Barry, enseignant à l’ISIC de Kountia.

Après avoir planté le décor et dressé un état des lieux du contexte électoral, les deux panélistes ont longuement insisté sur les comportements que les journalistes doivent adopter en période électorale.

Selon Amadou Diallo, le journaliste a pour mission d’expliquer aux électeurs les enjeux de l’élection, l’importance du recensement, ainsi que le rôle central du processus électoral dans une démocratie. Il doit également informer sur l’organisation du scrutin, l’importance de la participation électorale et les mécanismes de publication des résultats — partiels, provisoires et définitifs. « C’est de notre responsabilité, en tant que médias, d’inciter les électeurs à aller massivement voter. Il ne faut pas dire que c’est le rôle du gouvernement. Nous avons, en tant que médias, un rôle de promotion de la démocratie », a-t-il déclaré, tout en précisant que tout cela doit se faire avant le démarrage officiel de la campagne électorale.

Abordant le même sujet, Ibrahima Sory Traoré a souligné l’importance pour le journaliste de s’intéresser aux candidats et à leurs projets de société. « Il faut s’intéresser à ce que dit le candidat pendant les élections. Il faut parfois vérifier les chiffres. C’est très important, car la politique étant ce qu’elle est, il arrive que certains responsables tentent de manipuler des chiffres. C’est le rôle du journaliste de les examiner, de les vérifier et de donner la bonne information. Il faut aussi contextualiser les propos et les déclarations », a-t-il souligné.

En résumé, l’administrateur général de Guinee7.com a déclaré : « Le journaliste, en période électorale, ne devient pas plus important ; il devient simplement plus dangereux pour le mensonge, la manipulation et la haine. »

De son côté, l’ancien correspondant de la BBC en Guinée a conclu en appelant à une vigilance accrue : « Être critique, certes, mais en s’appuyant sur les faits et en se rappelant que nous sommes des journalistes guinéens évoluant dans un environnement sensible. Dès le départ, il faut planter le décor et analyser le contexte général. L’environnement est très sensible. Peut-être que certains ne perçoivent pas, pour ces élections, la sensibilité de cet environnement. Mais ceux qui ont vécu les élections précédentes savent que les périodes électorales en Guinée ont souvent été marquées par de fortes tensions. Il y a eu des déplacements de populations, des personnes quittant la capitale pour l’intérieur du pays ou des régions pour rejoindre leurs régions d’origine. Le pays a même failli basculer dans la guerre et la confrontation civile. Les informations que nous diffusons peuvent soit apaiser, soit attiser les tensions, et nous devons refuser cette dernière option. »

Il convient de rappeler que la SENAMIC, ouverte ce mercredi à Conakry, est organisée par le ministère de l’Information et de la Communication.

Bhoye Barry pour guinee7.com