La ville de l’alumine replonge dans l’effervescence culturelle. Le Festival de Fria, dénommé Fristival, a officiellement rouvert ses portes ce 22 décembre pour trois jours d’intenses activités culturelles et artistiques. Jusqu’au 24 décembre, Fria vibrera au rythme des concerts, panels, formations et activités sociales qui marquent cette 10ᵉ édition, qualifiée de particulière par les organisateurs.

Ce lundi, le commissaire général du Fristival, Macka Traoré, entouré de son équipe et des autorités administratives de Fria, a fait le point sur l’événement, dressé un bilan organisationnel et dévoilé les grandes lignes de cette édition anniversaire.
Revenant sur le réaménagement du calendrier, Macka Traoré a expliqué les raisons et les conséquences de ce changement de dates : « c’était du 18 au 21. On a changé les dates et cela a fait qu’il y a des artistes qu’on avait prévu qui sont dans des difficultés. Aujourd’hui, 22 décembre, on a Alasko, Fiskiller, et Sayon Taramakhè. Sur le festival, vous avez Azaya, Koury Simplé. Le Fristival va être le premier grand Festival ou va jouer les Espoirs de Coronthie. Il y aura AB Sylla… On aura chaque jour 3 artistes au minimum. »
Au-delà des concerts, le Fristival se veut un espace d’éveil, de transmission et de partage, notamment à travers des activités dédiées aux enfants et à la jeunesse. Un volet auquel le commissaire général accorde une importance particulière : « il y aura mon Children Day d’amour, la journée dédiée aux enfants. Je tiens à cette journée. On va faire des panels et des formations. Vu que N’döl est un entraîneur, il y aura un match de Gala. L’année dernière, on a pris beaucoup de cadeaux, on est allé à Tabossi. On avait prévu des cadeaux pour trois quartiers, on avait cru qu’un camion allait suffire. On y est allé et tout est resté là-bas… Cette année, j’ai pas envie de dire où on ira, peut-être demain ou après demain on va mettre tous les cadeaux dans le camion et on va aller dans un quartier et donner. »
Pour Macka Traoré, le Fristival dépasse aujourd’hui le simple cadre d’un événement culturel. Il incarne une vision à long terme, profondément ancrée dans l’identité de la ville et de ses habitants : « quand on a commencé ce Festival, c’était de faire en sorte qu’il soit l’un des plus grands de l’Afrique, qu’il devienne quelque chose qui appartient à la ville. Mais au dessus de tout, qu’il devienne quelque chose qui s’implante dans les tetes et les cœurs des friakas. Quand on voit l’agouement qu’il y a autour, quand on voit l’amour et la joie dans les yeux des femmes, des enfants et des vieux qui viennent nous dire bonjour au village du festival, on se dit qu’on a atteint peut-être l’objectif. »
Il projette même l’avenir du festival entre les mains de la génération montante : « l’objectif aussi, c’est que dans quelques années, nos enfants viennent organiser ce festival là et qu’ils nous invite. Que Dieu fasse cela. »
Comme lors des éditions précédentes, un hommage particulier est rendu à une figure emblématique de Fria. Cette année, l’honneur revient à N’döl, entraîneur de l’équipe féminine de football, pour son engagement en faveur de la jeunesse. Macka Traoré a tenu à souligner le sens de cet hommage rendu de son vivant : « le temps que N’döl a donné à la jeunesse de Fria en terme de football. Quand on jouait au Football, il n’a jamais manqué un seul événement. C’est à travers que les jeunes filles de Fria ont aimé le football. Des gens comme ça qui sont dans l’ombre qui nous permette de briller, il faut se rappeler de ces gens là et mettre de la lumière sur eux. D’habitude, on rend hommage aux gens à titre posthume, nous avons voulu lui rendre hommage à titre anthume. Qu’il soit là. Il a pleuré de joie. Mais s’il etait mort, comment il allait savoir? »
Très ému, N’döl s’est contenté de quelques mots : « Macka Merci ».

Présente à la cérémonie, Madame Sow Idiatou Barry, Directrice préfectorale de la Culture de Boffa, a salué la mobilisation culturelle autour du Fristival : « en toute honnêteté, j’ai suivi des événements culturels à travers le pays… Mais en toute honnêteté, je suis très émerveillée par le travail abattu par Monsieur Macka Traoré, par la forte mobilisation de la culture à Fria. Pour cela, je vous applaudit, vous félicite et vous encourage. »

Même son de cloche du côté du secteur éducatif. Abdoul Karim Touré, Directeur préfectoral de l’Éducation, a livré un témoignage élogieux : « c’est le meilleur festival que j’ai vu. Ma propre préfecture organkse. Mais labas on fait payer. Ici, c’est gratuit pour la jeunesse. Ce que Macka fait, ça permet à élèves de s’épanouir, surtout pendant les petits congés. Macka, je dis merci et félicitations »

L’événement a été officiellement lancé par Amara Bangoura, Secrétaire général de la Préfecture. À cette occasion, il a formulé une doléance à l’endroit des organisateurs : « nous vous le demandons humblement au nom des autorités que cet espace soit mis à profit afin qu’on puisse sensibiliser toute la population sur comment voter. Afin que le spécimen vote soit expliquer aux gens. Nous voulons que ce soit par sequence.séquence. soit chaque 30 minutes ou une heure. Afin que le maximum de personnes soit sensibiliser sur comment voter. »
Ainsi, pour cette 10ᵉ émotion, le Fristival s’impose comme un rendez-vous culturel majeur, mêlant célébration artistique, engagement social, reconnaissance des bâtisseurs et projection vers l’avenir.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com

