Le Milo FC de Kankan, champion de Guinée en titre, traverse une saison difficile. Son secrétaire général, Moriba Doumbouya, au micro de Guinee7.com, fait le point sur les performances décevantes du club, les défis rencontrés et les espoirs pour un sursaut en fin de championnat. Entre fatigues accumulées et pression des adversaires, les crocodiles du milo doivent se réinventer pour défendre leur statut.
Comment évaluez-vous la saison du Milo Football Club de Kankan, champion en titre ?
Pour l’instant, elle est décevante, car ce n’est pas à la hauteur des objectifs que nous nous étions fixés. Nous en sommes à la 17e journée, je crois, et nous nous retrouvons à la 6e position. Pour un club champion de Guinée, ce n’est pas un résultat encourageant.
Mais c’est le football, avec ses aléas et ses surprises. Cette année n’a pas été, pour l’instant, aussi riche que la saison passée. Mais nous sommes des guerriers et nous n’allons pas abandonner. Il reste neuf matchs et beaucoup de points à prendre. Nous croyons en nos capacités, même si nous traversons une période difficile. Cela faisait sept matchs que nous n’avions pas gagné, mais je pense que c’est une phase normale dans la vie d’un club. Il faut être fort dans ces moments-là pour surmonter les épreuves. C’est ce que font les grands clubs.
Le Milo est connu pour sa solidité à domicile, mais cette année, on dirait que Kankan est devenu un terrain favorable aux équipes en déplacement. Comment expliquez-vous cela ?
Comme je l’ai dit, les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas. Par exemple, la saison passée, le Milo était presque imprenable à Kankan. Mais cette année, nous avons commencé par des défaites à domicile. Je pense que cela peut être lié à plusieurs facteurs. Les équipes qui viennent à Kankan sont désormais plus déterminées, car elles jouent contre le champion en titre.
Cela signifie qu’il n’y a plus de « petits » matchs pour le Milo. Chaque rencontre est devenue une grande bataille, car nos adversaires se préparent sérieusement pour nous affronter. Nous devons donc être à la hauteur. Pour l’instant, nous n’avons pas réussi à maintenir notre niveau, mais je reste confiant en mon équipe. Je sais que nous allons revenir plus forts.
Pensez-vous que votre parcours en campagne africaine a pu contribuer à ces contre-performances ?
Oui, certainement. Comme vous l’avez mentionné, c’est un facteur important. Nous n’avons pas eu de pré-saison. Alors que les autres équipes se reposaient, nous étions engagés en Ligue des champions. Nous sommes allés jusqu’au deuxième tour, ce qui nous a fait jouer deux mois de compétition supplémentaires.
À notre retour, nous avons dû laisser les joueurs se reposer. De plus, neuf de nos cadres étaient en sélection avec l’équipe locale. Ils n’ont donc pas eu de repos. Ils ont enchaîné avec la sélection et, dès décembre, le championnat a repris en janvier. Cela signifie que nos cadres jouent depuis deux saisons sans véritable pause.
Cela pèse forcément sur le physique et le mental, mais c’est le football de haut niveau. Il faut s’adapter, car ce genre de défi sera récurrent à l’avenir. Mais je suis convaincu que cela ira mieux.
Avec neuf matchs restants, tout reste jouable pour Ismaël Kaba et ses hommes. Comment comptez-vous inverser la tendance ?
Cela passe avant tout par le mental. Aujourd’hui, le principal défi pour le Milo, c’est le mental. Oui, il y a de la fatigue, mais je crois que, si l’on a la force mentale, le corps peut se surpasser. Il faut se remettre en question, se battre et défendre les couleurs du club avec fierté.
Si nous parvenons à retrouver cette mentalité de guerriers et à prendre les matchs les uns après les autres, sans calculer, nous pouvons y arriver. L’année dernière, nous avons réussi à enchaîner huit victoires consécutives. Si nous l’avons fait une fois, nous pouvons le refaire. L’effectif est pratiquement le même, avec quelques renforts. Je pense donc que c’est possible.
Merci pour votre temps.
Merci beaucoup, Guinee7
Thierno Abdoul Barry pour guinee7.com